Jumilla, l´élégance du Monastrell

Jumilla, l´élégance du Monastrell

Bonjour les amis, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, j’espère que vous allez bien, aujourd’hui nous partons en Espagne dans une région, qui n’est certes pas l’une des plus connues en Espagne mais qui ne manque pas d’intérêt, c’est Jumilla.

Jumilla se situe, on va dire, au Sud-Est de l’Espagne, à l’Ouest d’Alicante, à la fois dans le Communauté de Castilla-la-Mancha et dans celle de Murcie, respectivement dans les provinces d’Albacete (pour 60%) et Murcie (pour 40%).

C’est un vignoble assez grand, qui représente près de 23000 hectares et qui a obtenu son appellation, la fameuse Denominación de Origen, en 1966.

C’est un territoire de transition entre la vaste plaine de la Mancha et la côte méditerranéene, au sein duquel les vignes évoluent entre 300 et 1000 mètres, une altitude qui apporte bien sûr une fraîcheur salvatrice sans laquelle il ne serait pas possible de produire des raisins de qualité à cet endroit.

Car en effet, le climat, malgré la proximité de la mer Méditerranée, est clairement continental, avec des étés très chauds, ensoleillés et des hivers froids, et de fortes variations de température entre le jour et la nuit. Faisant de cette région, une région semi-aride, avec moins de 300 mm de précipitations annuelles, c’est très peu.

À plus basse altitude, de nombreux vignobles sont stratégiquement plantés sur des coteaux ombragés exposés au nord afin de préserver l’équilibre et la fraîcheur des vins.

Du coup, il faut des cépages capables de résister dans ces conditions particulières et c’est le Monastrell, notre Mourvèdre à nous, qui est le plus représenté avec près de 70 % du vignoble. Une variété qui se plait ici sur des sols majoritairement argileux, argilo-calcaires et calcaires, pauvres en matière organique et qui sont des sols généralement à forte capacité hydrique, aidant ainsi la vigne à survivre dans ces conditions de sécheresse.

Par ailleurs, les faibles précipitations induisent des rendements plutôt faibles, avec des plantations à très faible densité. Car plus la densité du vignoble est importante, plus il y a de ceps qui doivent se partager les ressources existantes. Il y en a donc beaucoup moins pour chaque cep.

Cela ne va pas vous surprendre, Jumilla est un vignoble à 95% de vins rouges et à côté du Monastrell, on trouve d’autres cépages comme le Tempranillo, la Syrah, l’Alicante Bouschet, le Grenache, le Cabernet sauvignon, le Merlot ou encore le Petit verdot.

Côté blanc, c’est essentillement l´Airén, on avait parlé de ce cépage très cultivé mais peu connu dans le podcast sur la Mancha puis le Macabeu, le Sauvignon blanc, le Muscat blanc à petits grains, le Chardonnay, le Pedro ximénez, le Verdejo et la Malvasía.

Au final, l’appellation propose cinq types de vins : des vins rouges, des vins rosés, des vins blancs, des vins doux et des vins de liqueur.

Les vins rouges, ceux qui nous intéressent, sont des vins fruités, sur les fruits noirs, les fruits mûrs, les fruits rouges aussi comme la cerise, la fraise, la groseille, ce sont des vins puissants et charpentés mais moins que dans le passé cependant. Aujourd’hui une nouvelle génération de producteurs proposent une expression plus fraîche, plus séduisante et plus fruitée du Monastrell.

On boit ces vins avec des viandes rouges bien sûr, du gibier, pourquoi pas des riz, je vous rappelle qu’en Espagne, ce qu’on appelle la paella c’est la paella valenciana, de Valence, c’est-à-dire avec du poulet et du lapin, les autres plats s’appellant des riz, donc riz à ceci, riz à cela, ou encore vous pouvez le tenter avec de la charcuterie, des embutidos régionaux.

Étant l’une des régions viticoles les plus sèches d’Espagne, les conditions sont optimales pour la viticulture biologique, pratiquée aujourd’hui sur 70 % de la superficie de l’appellation. Jumilla est largement épargnée par les maladies qui menacent la vigne dans de nombreuses appellations plus pluvieuses. Du coup, les traitements ne sont pas vraiment nécessaires.

Sur Jumilla, il y a près de 1400 viticulteurs et pas loin de 40 bodegas dont certaines assez connues comme Casa Castillo, Cerrón, Carchelo, Juan Gil bien sûr, El Nido, etc… Vous trouverez forcément votre bonheur.

Les vins de Jumilla ne sont pas très chers, à l’exception de quelques cuvées, en trouver chez votre caviste est quasiment mission impossible sauf si c’est un spécialiste des vins espagnols. Sinon internet reste le moyen le plus simple pour vous en procurer, ce que je vous conseille vivement de faire si vous êtes curieux de découvrir un peu plus la viticulture espagnole un peu moins connue à l’international, et tout cela, avec modération.

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