Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100 % Vins, mais pas que, je suis Arnaud, j’espère que vous êtes en forme pour de nouvelles aventures et aujourd’hui, je vous emmène en Touraine à la découverte d’une appellation emblématique du Val de Loire : c’est Chinon.
Chinon, pour les amoureux du patrimoine français et je ne doute pas qu’il y en ait beaucoup qui écoutent ce podcast, c’est tout d’abord sa célèbre forteresse royale. Et savez-vous d’ailleurs que le fameux Clos de l’Echo du domaine Couly-Dutheil, tient son nom de ce château sur les murs duquel se répercuterait l’echo.
Mais Chinon, c’est surtout un grand vignoble, ancré dans l’histoire depuis des siècles, depuis l’époque gallo-romaine, qui se développa à la faveur de sa position stratégique au carrefour de voies fluviales importantes, un vignoble célébré au XVIème siècle par François Rabelais, l’enfant du pays, qui ne cessa d’en chanter les louanges dans ses écrits, renforçant encore un peu plus sa renomée.
Ce vignoble, il est situé en Indre-et-Loire, répartis sur 26 communes, de part et d’autre de la Vienne, qui est un affluent de la Loire. L’eau, ici, joue d’ailleurs un rôle important puisque la Vienne, la Loire et l’Indre, sont trois cours d’eau qui ont modelé le paysage de l’aire d’appellation en façonnant les coteaux et les rebords des plateaux, et en déposant leurs alluvions.
Car le chinonais repose sur un socle calcaire d’une centaine de mètres d’épaisseur formé il y a 90 millions d’années. Le célèbre tuffeau, le tuff comme on dit, a longtemps été extrait des sols pour construire des maisons et des châteaux notamment, donnant naissance par la même à de superbes caves que je vous encourage d’ailleurs à visiter si vous passez dans la région.
Au-dessus de ce socle calcaire, l’appellation Chinon présente une diversité de sols qui contribue à la richesse et à la complexité de ses vins. On y distingue trois grands types de sols :
-En contrebas, les terrasses alluviales des bords de la Vienne, composées de graves et de sables;
-Ensuite, les coteaux, plutôt orientés Est-Ouest, constitué du célèbre tuffeau jaune;
-Et en enfin, en altitude, les plateaux et buttes constitués essentiellement d’argiles à silex et de sables.
Les sols sableux et graveleux des terrasses alluviales donnent des vins plus légers et fruités, les sols calcaires des coteaux produisent généralement des vins plus structurés et minéraux et les sols argilo-siliceux des plateaux, quant à eux, amènent plus de puissance et de complexité aux vins.
Le climat de la région joue également un rôle important dans la qualité remarquable des vins de Chinon. Située à l’extrémité occidentale de la Touraine, la zone géographique de Chinon bénéficie d’un climat océanique dégradé avec des influences méditerranéennes. Il est surtout considéré comme le plus chaud et le plus sec de Touraine, notamment grâce à la protection naturelle de la forêt domaniale de Chinon, ce qui permet, combiné à l’ensoleillement optimal des coteaux, de favoriser une bonne maturation des raisins.
Plusieurs influences modèrent un petit peu ce climat. L’océan et les cours d’eau tout d’abord, mais surtout les vents d’Est, frais et secs, ou d’Ouest, chauds et humides. On dit d’ailleurs de la région qu’il s’agit du “Pays de la Rose des Vents”.
Chinon est un vignoble de vins rouges, qui représentent plus de 80% de la production. Il fait la part belle au cépage rouge emblématique de la Loire qu’est le Cabernet Franc, qu’on appelle localement le Breton. Pourquoi « Breton » ? Plusieurs théories circulent, le plus vraisemblable étant que les vignerons s’approvisionnaient sur le port de Nantes et les alentours, car historiquement Nantes faisait bel et bien partie de la Bretagne.
En complément, vous trouvez aussi l’inévitable Cabernet-Sauvignon mais limité à 10% maximum dans l’assemblage.
La palette de terroirs, comme nous l’avons vu, permet aux vignerons de donner naissance à des Chinons jeunes et fruités, sur les fruits rouges (fraise, framboise, groseille), parfaits sur un beau plateau de charcuterie, une jolie grillade ou un fromage de chèvre.
Mais aussi à des vins plus structurés, issus notamment des coteaux argilo-calcaires, aptes à la garde, qui vont développer des arômes plus complexes de sous-bois, de cuir, de truffe. Ce sont des vins qui se marient parfaitement avec une belle pièce de bœuf, du gibier, ce n’est pas ce qu’il manque dans la Loire, ou un beau magret de canard par exemple.
Chinon produit aussi des vins blancs, en petite quantité, à base de Chenin, l’autre grand cépage ligérien, qu’on appelle d’ailleurs aussi le « Pineau de la Loire »; des vins dans l’ensemble frais, vifs et minéraux, souvent méconnus mais qui méritent qu’on s’y attarde !
Enfin, il y a aussi de jolis rosés, à partir de Cabernet-Franc également, assez frais et fruités.
Les vins sont très accessibles et offrent généralement un très bon rapport qualité-prix, dans une fourchette de 10 jusqu’à une trentaine d’euros. Certains lieux-dits, un peu plus chers, se distinguent par leur potentiel qualitatif comme La Croix Boissée, le Coteau du Noiré, Les Boulaies, La Pointevinière, Les Picasses ou encore Les Puys. Il y en a donc pour toutes les bourses, et de quoi largement se faire plaisir.
En plus, Chinon, c’est une multitude de vignerons passionnés, il y en a près de 150, qui travaillent avec respect leurs vignes et leurs terroirs. Parmi eux : le Domaine Philippe Alliet, Couly-Dutheil dont on a parlé, le Domaine Charles Joguet, le Domaine Bernard Baudry, qui sont des valeurs sûres de l’AOC, mais aussi le Domaine Grosbois, le Domaine Olga Raffault, etc…
Voilà, merci d’avoir écouté cet épisode ! N’oubliez pas de vous abonner, partagez vos coups de cœur avec nous en commentaire sur le nouveau site et je finirai ce podcast par cette phrase de François Rabelais que je vous laisse méditer : « Le vin a le pouvoir de remplir l’âme de toute vérité, de tout savoir et de toute philosophie ». Et n’oubliez pas, dégustez avec modération !
