Condrieu, terre du viognier

Condrieu, terre du viognier

Bonjour à tous, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, j’espère que vous allez bien et que vous avez soif, soif de connaissances parce qu’aujourd’hui, une fois n’est pas coutume et c’est aussi cela Pod’Vins, nous allons parler d’une petite appellation de 220 hectares mais qui jouit cependant d’un grand prestige. Et cette appellation, c’est Condrieu.

L’appellation Condrieu se trouve dans la Vallée du Rhône septentrionale, sur la rive droite du fleuve, entre Côte-Rôtie et Saint-Joseph, dont nous avons déjà parlé. Elle couvre sept communes des départements du Rhône, de la Loire et de l’Ardèche : Condrieu dans le Rhône, Chavanay, Malleval, Saint-Michel-sur-Rhône, Saint-Pierre-de-Bœuf, Vérin dans la Loire, et Limony dans l’Ardèche. Alors, ça peut paraître beaucoup mais la zone ne dépasse guère 15km.

Condrieu, c’est d’abord un cépage emblématique, un cépage blanc, le Viognier, qui a trouvé ici son territoire de prédilection. Dans le monde, Viognier rime véritablement avec Condrieu, Et ce terroir, il est très particulier.

En premier lieu, c’est un terroir de coteaux abrupts, avec des pentes pouvant atteindre plus de 50 %, où seule la culture en terrasses est possible. Ces terrasses, on les appelle localement des « chaillées », des plateformes étroites maintenues par des murs en pierres sèches, soigneusement entretenues et conservées au fil des siècles. Rappelez-vous, on en avait déjà parlé pour Côte Rôtie et Château-Grillet. Ces murets, qu’on appelle des “cheys”, limitent l’érosion, conservent la terre sur les coteaux et renforcent les périodes d’ensoleillement du vignoble.

Cette viticulture, c’est celle qu’on dit héroïque, tant les conditions de travail sont difficiles. Ici, pas de mécanisation, tout le travail se fait à la main.

Sur ces terrasses, les vignes sont conduites sur échalas, pour faire simple des bouts de bois croisés plantés dans le sol pour soutenir les vignes, à 1,50 mètre au minimum entre le niveau du sol et le sommet de l’échalas.

Condrieu, c’est bien sûr également un sol, un sol ici granitique, caillouteux, sableux, un sol pauvre, bien drainé doté d’un sous-sol fissuré ce qui permet à la plante de plonger ses racines pour aller chercher en profondeur l’eau et les minéraux dont elle a besoin.

À ces particularités géologiques s’ajoutent un climat dit « Lyonnais », un climat de type semi-continental avec des influences méditerranéennes. Les hivers sont tempérés, les étés chauds et les précipitations relativement régulières (700 à 800 mm d’eau par an), la vigne étant protégée du vent froid du Nord et exposée au vent chaud du Sud. Tout cela accompagné d’une orientation Sud/Sud-Est.

Enfin, Condrieu c’est aussi une histoire et un homme à qui il faut rendre hommage, c’est Georges Vernay, celui qu’on appelle aussi « le pape du Condrieu », véritable artisan du renouveau du Condrieu dans les années 50, après l’obtention de l’AOC dans les années 40.

Pourtant, à cette époque, le vignoble est délaissé, et au début des années 80, il reste moins de 10 hectares de vignes !

Mais rapidement, le vignoble renaît par la détermination d’une poignée de vignerons. Les meilleurs coteaux, les mieux exposés et protégés des vents froids sont conservés, les chaillées restaurées et l’aire d’appellation révisée pour ne garder que les vignes en coteaux en-dessous de 300 mètres.

Le résultat ne sait pas fait attendre et aujourd’hui Condrieu résonne un gage de qualité et l’assurance de vins de très haut niveau.

Ce sont des vins amples, riches en bouche, avec des arômes de fruits à noyau comme l’abricot, la pêche, la mangue, des notes de vanille aussi, des notes florales comme la violette ou l’acacia, des vins avec de la complexité et une belle longueur aromatique.

Les Condrieu sont des vins de gastronomie. Ils accompagnent parfaitement un foie gras, un homard grillé, une belle volaille, de beaux poissons, des fromages ou pourquoi pas une tarte à la pêche ou à l’abricot.

Ils peuvent se boire jeunes mais gagnent à vieillir, 5, 10, 20 ans sans problème.

Il y a environ 90 producteurs à Condrieu, c’est pas mal pour un petit territoire, avec le domaine Georges Vernay bien sûr mais aussi beaucoup de grands domaines du Rhône septentrional comme Yves Cuilleron, Guigal, le Domaine Jamet, Yves Gangloff, Chapoutier, Stéphane Ogier et j’en passe.

Ce sont des vins qu’on ne trouve pas trop difficilement si on cherche un peu. En revanche, Condrieu, ce n’est donné. Très peu mécanisable, un travail essentiellement manuel et artisanal, de faibles rendements, ça tourne autour de 35-50 euros et ça monte en fonction des cuvées et des domaines.

Vous trouverez les Condrieu dans 2 types de contenants, la bouteille bourguignonne classique ou la célèbre « flûte de Condrieu » en verre jaune/marron, la bouteille historique et traditionnelle qui s’utilisait dans les années 50/60 avant que l’Alsace n’en dépose l’utilisation. Aujourd’hui, cela se fait toujours avec un modèle différent de celui de nos amis alsaciens.

Voilà les amis, vous savez tout sur Condrieu. Même si c’est tout petit, c’est vraiment une appellation à connaître, d’une part du fait de son cépage que vous pouvez retrouver ça et là dans le monde même si son berceau est ici et parce que cette AOC est un fleuron de notre viticulture. Un Condrieu se déguste avec un plat bien choisi et bien que les prix soit élevés, cela reste une expérience gastronomique qui vraiment vaut le détour, avec modération bien sûr.

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