Hermitage, la colline légendaire

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Hermitage, la colline légendaire

Bonjour à tous et à toutes, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, j’espère que vous allez bien et je vous remercie d’être fidèle à mes podcasts.

Aujourd’hui, nous allons continuer notre exploration de la Vallée du Rhône et parler de l’une de ses appellations les plus prestigieuses, à savoir Hermitage.

Hermitage est donc une AOC ultra connue et recherchée par les amateurs de vins du monde entier. Et pourtant elle ne s’étend que sur 136 hectares, sur une zone étendue sur 3 communes de la Drôme : essentiellement sur Tain-l’Hermitage et sur une petite partie de Crozes-Hermitage, une autre AOC et de Larnage.

Mais Hermitage, c’est surtout une colline sur laquelle vint s’installer, au XIIIe siècle, un chevalier de Blanche de Castille nommé Henri Gaspard de Sterimberg. Il s’y réfugia comme ermite, pour se repentir de sa participation aux Croisades contre les Albigeois. Il sera rejoint par d’autres et ils y cultiveront la vigne présente ici déjà depuis l’Antiquité comme partout dans la Vallée du Rhône.

Du coup, le coteau de Saint-Christophe, comme on l’appelait auparavant, du nom de la petite chapelle qui trône en haut de la colline devint le coteau de l’Ermitage.

Mais au fait, Hermitage, avec h ou sans h ? Et bien, historiquement ça s’écrivait sans h en référence à notre chevalier devenu ermite. Puis au XIXème siècle, l’histoire raconte qu’il était difficile pour les anglais, grands consommateurs de vin français, de prononcer le mot « ermitage », et qu’ils y auraient ajouté un « H » sur les barriques afin d’aspirer le E lors de la prononciation du mot. Pratique qui aurait perduré dans le temps, même si aujourd’hui les deux restent valables.

Le secret d’Hermitage, c’est d’abord sa situation, surplombant le Rhône, pile-poil sur le 45ème parallèle d’une part et d’autre part, alors que le fleuve coule Nord Sud, il se trouve qu’à cet endroit il effectue un coude Ouest/Est, ce qui donne à la colline une exposition Sud lui faisant bénéficier d’un ensoleillement maximum tout au long de l’année, tempéré cependant par la présence du Mistral.

Les coteaux abrupts de la colline sont donc un atout indéniable pour le vignoble et la bonne maturité des raisins mais compliquent sérieusement la tâche des vignerons car toute mécanisation y est bien sûr quasi impossible. Le travail de la vigne ainsi que l’entretien des terrasses et de ses murets de pierre nécessite donc un travail colossal.

Hermitage ou l’Hermitage, là aussi c’est au choix, c’est aussi une très grande diversité géologique sur une zone restreinte.

Cette fameuse colline, elle se divise en plusieurs zones.

La partie supérieure, plus à l’Ouest s’appelle Les Bessards, et est considérée comme lieu de prédilection pour les vins rouges sur des sols en majorité granitique.

Un peu plus bas, ce sont des loess pauvres, des sols éoliens ramenés par les vents, un petits peu plus argileux, moins granitiques, avec à l’est de la colline, un secteur surtout dévolu aux blancs.

Enfin en bas de coteaux, des anciens alluvions du Rhône, des poudingues avec des galets roulés.

L’AOC produit 70 % de vins rouges et 30 % de vins blancs. Le cépage phare est bien entendu la Syrah, à laquelle il est autorisé d’y associer les cépages blancs Marsanne ou Roussanne à hauteur de 15%.

Cela donne des vins puissants, charpentés, avec de jolis tannins, aux arômes de violette, d’épices et de cassis puis avec le temps, puisqu’ils jouissent d’une bonne capacité de vieillissement, des notes plus animales et de sous-bois.

Ils s’accordent parfaitement aux plats de gibiers, aux viandes grillées, à certains fromages voire même à un joli dessert au chocolat.

Les blancs, quant à eux, sont des vins gras, aux arômes floraux, avec des notes de pêche, d’abricot, de noisette, d’amande, de miel. Ils sont parfaits sur les volailles rôties, les poissons grillés ou les crustacés nobles.

Sachez qu’Hermitage jouit aussi d’une petite particularité dans la Vallée du Rhône, puisqu’on y fait aussi de manière confidentielle un « vin de paille », donc issu d’un passerillage hors souche.

Compte tenu des conditions de production difficiles, des faibles volumes et de la notoriété de l’appellation, les Hermitages sont des vins chers. Comptez facilement 40-50€ pour un prix de départ jusqu’à plusieurs centaines d’euros pour les cuvées prestigieuses comme l’Ermite de Chapoutier.

Chapoutier, c’est la grosse maison sur Hermitage mais on retrouve également, Guigal, Paul Jaboulet Aîné, la Cave de Tain, le domaine Jean-Louis Chave et la maison Delas qui représentent à eux seuls quasiment ¾ de la production.

Hermitage, c’est une appellation prestigieuse, vous l’avez compris, produite dans des conditions compliquées et compte tenu des prix on n’en boit pas forcément tous les jours. Toutefois, si certains cuvées sont quasiment inaccessibles, il est malgré tout possible de se faire paisible de temps en temps, seul, en famille ou entre amis, avec modération bien sûr.

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