Bonjour à tous, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, je vous remercie d’écouter mes podcasts, et surtout n’hésitez pas à en parler le plus possible autour de vous.
Aujourd’hui, au programme, un épisode un peu particulier puisque nous allons nous intéresser à une appellation mais aux vins de la célèbre Légion Etrangère.
Alors la Légion étrangère, je pense que ça parle à tout le monde, c’est une institution qui fut créé il y a 193 ans, le 10 mars 1831 très exactement, et depuis sa création, la Légion a toujours été préoccupée par le sort de ses anciens légionnaires, qu’ils soient blessés, invalides, malades ou simplement retraités. La Légion, comme elle le martèle, n’abandonne pas les siens, ni au combat, ni dans la vie.
C’est donc dans cet esprit que fut créé en 1954 l’Institution des invalides de la Légion étrangère, au sein d’un domaine provençal de 220 hectares que lui a offert l’Etat français pour «Services rendus à la Nation». Et cette date de 1954, ce n’est pas une date anodine puisque si vous vous souvenez de vos cours d’histoire, elle correspond à la débâcle de Diên Biên Phù, avec malheureusement son lot de morts, de blessés et d’invalides.
Cette propriété se situe sur les contreforts de la Montagne Sainte Victoire, dans le village de Puyloubier, à 40 kilomètres au nord du centre de recrutement de la Légion, qui lui, se trouve à Aubagne. On lui a donné le nom de Domaine du capitaine Danjou en l’honneur de Jean Danjou, l’une des grandes figures de la Légion, tué en 1863 pendant l’expédition de Napoléon III au Mexique.
Aujourd’hui, ils sont environ 80 pensionnaires au Domaine du capitaine Danjou, une soixantaine d’anciens légionnaires qui ont terminé leur contrat ou retraités et une vingtaine de blessés des derniers conflits qui tentent de se reconstruire. Bref, des blessés de guerre pour certains, des blessés de la vie pour d’autres, malades, au chômage, sans famille, de tout âge et de toute nationalité selon les principes de la Légion.
Et dans cet environnement solidaire, la réinsertion passe par le travail. Différentes activités sont proposées, la reliure, la céramique, mais surtout l’agriculture avec la culture de l’olive et bien sûr, vous l’aurez compris, la vigne, cultivée sur près de 40 hectares.
Le vignoble est protégé au sud des influences maritimes par les Monts Auréliens et le massif de la Sainte-Baume, et la barre rocheuse de la Sainte-Victoire atténue les influences du Mistral. On est sur des sols pauvres et peu profonds, formés de calcaires et de grés argileux.
Sur ce terroir, les légionnaires y cultivent le fameux trio provençal GSM, Grenache, Syrah, Mourvèdre, plus du Cinsaut pour les rosés et les rouges et du Rolle pour les blancs.
Le travail dans les vignes est réalisé, pour partie, par d’anciens légionnaires hébergés au sein de l’Institution, mais aussi des salariés, aidés par des experts bordelais et des renforts de régiments de la légion pour les vendanges qui ne peuvent pas être faites mécaniquement, tout cela contribuant à cet esprit de solidarité.
Une fois récoltés, les raisins sont transportés à la Cave Coopérative du Mont Sainte Victoire où ils sont vinifiés à part dans des cuves dédiées et où le vin est mis en bouteille.
La Légion possède uniquement des vignes, aucun chai car cela demanderait trop d’investissements. Car il faut savoir que le domaine ne reçoit aucune subvention, et c’est le vin qui assure l’essentiel des rentrées d’argent dont il a besoin pour fonctionner.
Ici, on produit du vin dans les trois couleurs, essentiellement en AOC Côtes de Provence. Vous pouvez trouver :
-La Cuvée des Képis Blancs, dans les 3 couleurs qui est vendue à 5,70
-La Cuvée Monsieur Légionnaire, dans les 3 couleurs également qui est vendue à 7,50
-La Cuvée Esprit de corps toujours dans les 3 couleurs à 10 euros, 13 pour les blancs
-La Cuvée Camarone en rouge à 8,50 euros
-Et la Cuvée Réserve du Général, en rouge, à 23 euros.
C’est ce qui est actuellement vendu sur le site internet de la Légion si cela vous intéresse et sincèrement, les prix sont très raisonnables, au-delà du fait de permettre au Domaine de continuer son œuvre.
Jusque dans les années 70-80, il faut avouer que les vins de la Légion ne semblaient pas être de grande qualité, mais un travail acharné, le passage à une culture raisonnée en ont fait aujourd’hui un vignoble plus qu’intéressant. Il ne vous reste plus qu’à essayer les vins de la Légion car au-delà de leur originalité, vous ferez sans nul doute une bonne action tout en vous faisant plaisir, avec modération bien sûr.
