Limoux, la Blanquette le vaut bien!

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Limoux, la Blanquette le vaut bien!

Bonjour à tous, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, j’espére que vous allez bien et que vous êtes prêts pour un nouvel épisode qui nous conduit aujourd’hui dans le Sud de la France, à 25 kilomètres au sud de Carcassonne, dans le département de l’Aude. Et qu’est-ce qu’on y trouve? Et bien on y trouve la ville de Limoux qui a donné son nom à 5 AOC différentes dont la fameuse Blanquette. Et c’est de tout cela dont nous allons parlé aujourd’hui.

Entrons tout de suite dans le vif du sujet. A Limoux, il y a une grande tradition de vins effervescents puisque vous avez 3 AOC distinctes de vins à bulles : la fameuse Blanquette, la Méthode Ancestrale et le Crémant de Limoux. Alors, qu’est-ce-qui distingue ces 3 vins?

Et bien tout d’abord, la Blanquette est produite à partir de trois cépages, le Chenin, le Chardonnay mais surtout le Mauzac qui entre pour au moins 90% dans l’assemblage et qui fait l’objet d’une double fermentation en bouteille comme pour le Champagne. C’est exactement pareil.

Pour le Crémant, idem, mais on est sur un encépagement différent, avec du Chardonnay majoritairement, du Chenin, du Pinot Noir et du Mauzac qui cette fois ne peut représenter que 20 % au maximum de l’assemblage. L’élevage est aussi un peu plus long, 12 mois contre 9 mois pour la Blanquette.

Enfin, la Méthode Ancestrale diffère un petit peu, puisque d’une part, seul le Mauzac est utilisé, et d’autre part, il s’agit d’une seule fermentation, entièrement naturelle, en cuves, bloquée à un moment donné par refroidissement et qu’on fait redémarrer après une période de stabilisation de quelques mois, cette fois, en bouteille, pour finalement atteindre 6/8° d’alcool et donc avec un peu de sucre résiduel puisqu’il n’y a aucun rajout.

A côté des vins effervescents, vous avez l’AOC Limoux Blanc, avec les mêmes cépages blancs et l’AOC Limoux rouge, élaboré à partir d’un assemblage d’au moins trois cépages dont le Merlot, le Malbec, la Syrah, le Grenache, le Cabernet franc et le Cabernet sauvignon.

Aujourd’hui, je ne vais pas m’étendre sur les vins tranquilles car ce sont bien les bulles qui nous intéressent. D’autant qu’il se dit que la Blanquette de Limoux pourrait être le premier vin à bulles du monde, précédant de près d’un siècle l’apparition des premiers champagnes. Et ce seraient les moines bénédictins de l’abbaye de Saint-Hilaire qui auraient découvert en 1531 le principe de la seconde fermentation. Ils produisaient un vin blanc un peu sucré et après avoir laissé par mégarde des flacons au fond du cellier de l’abbaye, il découvrirent que le vin commençait une nouvelle fermentation. Etant plutôt satisfaits de leur trouvaille, ils décidèrent d’établir une recette pour reproduire le phénomème et commencèrent à commercialiser le vin. Tout cela se perfectionna avec le temps, notamment avec l’apparition de la bouteille de vin telle que nous la connaissons à la fin du XVIIIe siècle grâce à l’anglais Sir Digby.

La production de vins mousseux dans la région de Limoux est donc ancienne. Et il faudra attendre 1938 pour voir la reconnaissance officielle des AOC Limoux Blanquette de Limoux et Limoux Méthode Ancestrale, 1959 pour Limoux blanc, 1990 pour le Crémant de Limoux et 2004 pour Limoux rouge.

Mais au fait, depuis le début de ce podcast, il y a sûrement une question qui vous turlupine. D’où vient ce nom de blanquette, qui, il faut bien le dire est beaucoup plus connu pour le plat mijoté à base de veau de nos grands-mères que pour un vin effervescent?

Et bien cela vient d’un duvet de couleur blanche que l’on remarque sous les feuilles de vigne du Mauzac. Et cette couleur blanchâtre se dit “blanquet” en occitan, tout simplement.

Le Mauzac, qui est vraiment le cépage identitaire de la région (on n’en trouve ailleurs que sur l’AOC Gaillac) se plait donc parfaitement sur le terroir de Limoux. Un terroir de coteaux, situé le long de la vallée de l’Aude, à l’extrémité occidentale de la région du Languedoc, donc aux pieds des Pyrénées, un peu coincé entre les arrivées océaniques et les influences méditerranéennes. On y distingue quatre zones couvrant 7 800 hectares, sur 41 communes, définies surtout en fonction de leur climatologie. Vous avez donc :

Terroir d’Autan: on est entre 150 à 200 mètres d’altitude, avec un climat chaud et sec, un peu moins de 600 mm de précipitations par an, situé entre deux massifs montagneux (les Corbières et le Chalabrais);

Terroir Méditerranéen: entre 100 à 200 mètres d’altitude, à l’est de Limoux, vers Montpellier, un climat chaud, un peu plus humide, 650 mm de précipitations par an, tempéré par des vents marins;

Terroir Océanique : 200 à 300 mètres d’altitude, à l’ouest de Limoux, proche de Toulouse, encore plus humide, un peu moins de 800 mm de précipitations par an, ouvert aux influences venant de l’ouest;

-En enfin Terroir Haute Vallée: 300 mètres d’altitude, 750 mm de précipitations par an, proche des Pyrénées, humide et plus froid avec un printemps tardif et un automne frais.

Toutes ces situations impactent bien évidemment la maturité des raisins qui est plus tardive sur les terroirs plus humides ou plus froids comme Haute Vallée par exemple.

Limoux est, vous l’avez compris, surtout une terre de blancs effervescents sur laquelle le Mauzac exprime des arômes de pomme, de coing, voire de poire, des arômes floraux également, avec toujours une belle fraîcheur. La Blanquette est parfaite pour l’apéritif alors que la Méthode Ancestrale, avec son sucre résiduel, se prête plus à toutes sortes de desserts.

La Blanquette s’exporte dans le monde entier et peut être, pourquoi pas, une alternative meilleure marché au Champagne, au même titre que certains crémants, des cavas espagnols et quelques autres vins effervescents, puisqu’on va être sur 8/10/15 euros environ.

Pas loin de 60 producteurs, dont la coopérative Sieur d’Arques produisent les vins de Limoux qui nous offrent donc une belle gamme de produits, il y en a vraiment pour tous les goûts, donc aucune raison ne pas se laisser séduire, avec modération bien sûr.

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