Margaux, la reine bordelaise

Margaux, la reine bordelaise

Bonjour les amis, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, j’espère que vous allez bien, et aujourd’hui, je vous propose d’aller du côté de Bordeaux et de parler d’une appellation phare de ce vignoble, vous me direz il y en a beaucoup, mais si il avait une appellation reine, ce serait bien évidemment Margaux. J’avoue celle-là elle n’était pas très compliquée à faire.

Margaux, c’est une appellation qui date de 1954, de 1500 hectares, située à 25 km au nord de Bordeaux et qui regroupe 4 communes, Arsac, Labarde, Margaux-Cantenac, qui ont fusionné en 2017, et Soussans. Elle s’étend sur les bords de l’estuaire de la Gironde, très exactement à la confluence entre la Garonne et la Dordogne, sur la rive gauche bien sûr comme toutes les autres appellations médocaines prestigieuses que sont St Estèphe, St Julien et Pauillac. Et pour mieux la situer retenez que c’est l’appellation communale la plus au Sud puisque seule l’AOC Haut-Médoc la sépare de l’agglomération bordelaise.

Le paysage ici regorge de vignes et de magnifiques châteaux, construits entre le 17ème et le 19ème siècle sur un terroir d’exception qui donne naissance à 21 des 61 crus du célèbre classement de 1855. C’est donc vraiment une appellation qui pèse dans la région.

Ce fameux terroir, ce sont tout d’abord des croupes, c’est-à-dire des petites collines, de graves façonnées par l’érosion. Les graves, ce sont des sols constitués de graviers et de galets mélangés à des sables plus ou moins argileux et qui sur l’AOC Margaux reposent sur un socle plus ancien, d’âge tertiaire, à dominante argileuse ou calcaire.

Ce sont des sols pauvres, peu fertiles et drainants, d’autant qu’il y a un réseau hydrographique assez dense qui permet l’évacuation des eaux de drainage et tout cela contraint la vigne à puiser en profondeur l’eau et les nutriments dont elle a besoin, favorisant ainsi la production de raisins de très grande qualité.

La région de Margaux bénéficie en outre d’un climat océanique tempéré, chaud l’été mais sans sécheresse et plutôt doux en hiver avec des précipitations qui commencent à être conséquentes, 900 mm par an environ.

Les vins de Margaux sont des vins issus d’assemblage de différents cépages, surtout à base de Cabernet-Sauvignon qui représente 60% des surfaces plantées et qui apporte la structure du vin, sa trame tannique, ensuite du Merlot qui apporte du fruit et de la souplesse, du Cabernet Franc et dans une moindre mesure, du Petit Verdot qui renforce la charpente des vins.

Le Carmenère et le Malbec sont également autorisés mais assez peu utilisés.

Sachez qu’on peut trouver un autre cépage, qui s’appelle le Castets, qui est une variété dite d’intérêt à fin d’adaptation. Alors ça veut dire quoi ?

Ce n’est malheureusement pas un scoop, la filière viticole est particulièrement impactée par le changement climatique (augmentation des températures, sécheresse, phénomènes climatiques extrêmes, augmentation du rayonnement lumineux…). Il modifie le cycle de la vigne, les rendements, les terroirs dans leur ensemble et les caractéristiques des vins et leur typicité. Les vignerons n’ont donc pas d’autres choix que de s’adapter. Ça passe par de nouvelles pratiques viticoles, des vinifications différentes et peut être la nécessité de faire évoluer les cépages.

Et le dispositif VIFA (Variétés d’Intérêt à Fin d’Adaptation) permet aux Organismes de Défense et de Gestion des appellations d’autoriser les viticulteurs à intégrer certains nouveaux cépages dans les parcelles (5% max.) et d’utiliser la récolte dans la vinification (10% max du mélange), tout en conservant l’appellation.

Du côté des blancs, ils ne sont pas autorisés par l’AOC et sortent en en appellation Bordeaux Blanc tout simplement.

On a l’habitude de dire que les Margaux sont les vins les plus « féminins » du Médoc, je n’’aime pas cette expression qui pour moi ne veut rien dire mais derrière en fait, on veut juste souligner une certaine élégance, une délicatesse un peu plus prononcée sur Margaux que sur les autres appellations.

Cela reste quoiqu’il en soit des vins puissants, avec de jolis tannins, sur des arômes fruités, fruits rouges comme la framboise, la cerise ou la groseille, avec des notes boisées, torréfiées et d’épices douces, de réglisse par exemple.

Ce sont des vins de garde qui s’accordent le mieux avec de la viande rouge, une belle entrecôte, une côte de bœuf, également du gibier, et comme toujours il y a des centaines d’accords possibles à condition que cela ravisse vos papilles car c’est bien là le plus important.

Aujourd’hui, il y a 67 propriétés à Margaux, il y a toutes sortes de domaines, plus ou moins prestigieux, avec des surfaces allant de moins de 1ha à un peu plus de 120 ha et parmi ceux-ci, à tout seigneur tout honneur, le château Margaux bien sûr, seul 1er grand cru classé de l’appellation, c’est d’ailleurs la seule appellation du Médoc à porter le nom d’un château, ensuite Dufort-Vivens, Brane Cantenac, Lascombes, Rauzan-Gaussies, Rauzan-Segla qui sont des 2éme GC classé, il y en a beaucoup d’autres, des Crus Bourgeois aussi, des Crus Artisans, des Micro-cuvées… Bref il y en a pour tout le monde et pour toutes les bourses. Parce qu’évidemment, les crus classés sont des vins très chers.

Sinon, pensez aussi aux seconds vins. Un « second vin », c’est le vin d’un château, composé des cuvées qui ne sont pas jugées assez qualitatives pour entrer dans la composition du « premier vin ». Et parfois cela permet d’aller chercher des vins d’une très grande qualité pour un prix plus raisonnable.

Quoiqu’il en soit, que ce soit les premiers ou seconds vins, on les trouve sans trop de difficultés, surtout dans les foires aux vins ou sur internet, vous pouvez vous en procurer en primeur également, c’est-à-dire des vins mis en vente au printemps, donc en cours de vinification, mais que vous récupérez par exemple 2 ans plus tard quand le vin sera commercialisé, suite à l’élevage et sa mise en bouteille, je vous renvoie au podcast sur le sujet.

Malgré le Bordeaux bashing dont ont pu souffrir les vins de Bordeaux ces dernières années, les vins de Margaux sont dans l’ensemble d’une très grande qualité et valent la peine qu’on continue d’y prêter attention, avec modération bien évidemment.

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