Bonjour les amis, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, j’espère que vous allez bien, et avant de commencer je vous rappelle comme à chaque fois que vous pouvez retrouver tous les podcasts et leurs transcriptions sur le site pod-vins.com. Alors n’hésitez surtout à y aller quand vous en avez besoin et à commenter pour donner votre avis, ajouter des informations, partager vos trouvailles, vos bonnes bouteilles, etc, etc…
Aujourd’hui, nous partons dans la Côte Chalonnaise, un vignoble qui se situe dans le département de Saône-et-Loire, autour de la ville de Chalon-sur-Saône. Il s’agit d’une des subdivisions du vignoble de Bourgogne, avec ce qu’on pourrait appeler la Basse-Bourgogne, Chablis, Irancy, etc…, la Côte d’Or et le Mâconnais.
La côte chalonnaise est juste en-dessous de la Côte d’Or et s’étend donc de Chagny jusqu’au vignoble du Mâconnais.
Elle se compose de tout un tas d’appellations regionales et de cinq appellations communales, qui sont du Nord au Sud : Bouzeron, Rully, Mercurey, Givry et Montagny. On parlera de toutes ces appellations petit à petit mais aujourd’hui celle qui nous intéresse, c’est la plus importante, c’est Mercurey.
L’appellation Mercurey, qui d’ailleurs est une des plus anciennes AOC françaises puisqu’elle date de 1936, est située à douze kilomètres au nord-ouest de Chalon-sur-Saône et englobe les communes de Mercurey et de Saint-Martin-sous-Montaigu.
C’est un vignoble ancien, puisqu’il date de l’époque romaine et d’ailleurs c’est à eux, les romains, que l’on doit son nom Mercurey, qui vient vous vous en doutez, de Mercure, le dieu du commerce, le dieu des voyageurs, à qui ils avaient dédiés un temple.
Mercurey est donc une appellation communale qui regroupe 122 climats, les fameux climats bourguignons que vous connaissez bien, dont 85 en AOC village et 32 en premier cru, soit plus de 25% de la surface exploitée en 1er cru, c’est beaucoup, dont certains bien connus comme le Clos des Montaigus, le Clos du Roy, le Clos Voyens ou encore le Clos des Fournaux.
Mercurey, c’est une belle petite campagne, un paysage vallonné avec des vignes plantées à une altitude oscillant entre 230 et 320 mètres, exposées différemment selon les secteurs où elles se trouvent mais avec une majorité des climats orientés Sud et Sud-Est pour bénéficier d’un bon ensoleillement. N’oublions que le climat y est semi-continental mais le territoire de Mercurey a toutefois la particularité d’être protégé des vents d’Ouest par ses coteaux et donc d’être moins humide que d’autres zones aux alentours.
Car le vignoble est traversé par une vallée, celle de la rivière Giroux, qu’on appelle le Val d’or avec deux versants, un exposé Nord et l’autre Sud, eux-mêmes traversés par des petites vallées qui convergent vers la vallée centrale.
Il s’ensuit un grand nombre de terroirs distincts malgré une superficie limitée, 640 hectares au total, une diversité renforcée également par la diversité géologique que l’on y trouve. Le vignoble se trouve sur un ensemble de roches sédimentaires formées à l’ère secondaire, dans la période jurassique, et on y retrouve tous les étages géologiques qui s´y sont déposés pendant 50 millions d’années.
Cinq grandes familles de sols et de sous-sols ont été identifiées à Mercurey, je ne vais pas entrer dans le détail mais ce sont des sols calcaires, argilo-calcaires, marneux par endroits, argileux ou encore plus caillouteux dans certains secteurs.
Vous comprenez donc que le vignoble de Mercurey se caractérise par une grande variété de sols, d’altitudes et d’expositions. Autant de caractéristiques et de spécificités que l’on retrouve dans les vins évidemment.
Sur Mercurey, on y fait à 80/85 % des vins rouges, à base de Pinot Noir, et à 15/20% de vins blancs à base de Chardonnay. Pas de surprise, on est sur un modèle typiquement bourguignon.
Les rouges sont des vins bien structurés, avec une belle matière, avec de jolis tannins, des vins qui sont sur des arômes de fruits rouges évoluant avec le temps vers des notes de de sous-bois, de cuir, de cacao, de tabac, car ce sont des vins qui ont un bon potentiel de garde, facilement 10 ans pour les 1er crus, voire plus, en tous cas un potentiel de vieillissement meilleur que dans les autres appellations chalonnaises.
En ce qui concerne les blancs, on sera sur des notes de fleurs blanches, on retient l’aubépine, l’acacia, de fruits secs, des notes d’épices avec en général une belle minéralité.
Les Mercurey rouges peuvent accompagnés les belles viandes rouges comme les entrecôtes ou les pièces de bœuf, les viandes en sauce, un bœuf bourguignon évidemment, des volailles, du petit gibier et les Mercurey blancs, des poissons grillés, de beaux fruits de mer ou des fromages, plutôt à pâtes dures.
Actuellement, Il y a une quarantaine de vignerons sur Mercurey. Parmi eux, le Château de Chamirey, le Domaine Michel Juillot, le Domaine François Raquillet, Bruno Lorenzon, le Domaine Tupinier-Bautista, le Domaine Philippe Garrey pour ne citer qu’eux.
Les Mercureys ont la réputation d’être des vins offrant un excellent rapport qualité-prix. Alors oui et non. Il faut quand même compter à partir de 20, 30 euros la bouteille, ça peut monter un peu plus, selon que l’on soit sur un village ou un cru, mais il faut garder à l’esprit que ce sont des Bourgognes rouges dont les prix n’ont donc rien à voir avec les prix de leurs cousins de Côte d’Or, dont ils représentent au final une bonne alternative.
Si vous aimez les jolis vins, avec Mercurey, vous avez une raison toute trouvée pour découvrir ou redécouvrir ce vignoble, d’autant plus si vous aimez le Pinot Noir, car il est vrai que lorsque l’on évoque le Pinot Noir, on a trop tendance à ne jurer que par la Côte de Beaune ou la Côte de Nuits, alors qu’un peu plus au Sud, en Côte Chalonnaise, les vignerons travaillent très bien sur de magnifiques terroirs. Je vous souhaite donc de belles découvertes, n’hésitez pas à nous les partager, avec modération bien sûr.
