Bonjour à tous, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, je suis ravi de vous retrouver pour ce nouvel épisode. Aujourd’hui, on va dire qu’on fait un petit peu plus classique que d’habitude puisqu’on part dans le Bordelais, à Pomerol.
Alors évidemment quand on parle des appellations prestigieuses bordelaises, j’imagine que cela évoque pas mal de choses pour beaucoup d’entre vous même si Pomerol n’est peut-être pas la plus connue. Au minimum, on pense à Petrus bien sûr, qui fait partie des vins les plus cotés dans le monde.
Alors Pomerol est situé sur la rive droite du vignoble bordelais, à 35/40 km à l’Est de Bordeaux, sur la rive droite de la Dordogne, dans une sous-région qu’on appelle le Libournais, Libourne étant la grande ville la plus proche.
On est également juste à côté de St-Emilion. Les 2 vignobles sont limitrophes.
L’appellation, qui date de 1936, donc une des premières en France, couvre un peu plus de 800 hectares. C’est donc une petite appellation, moins de 1% de la surface viticole de Bordeaux.
Sur le territoire de Pomerol, c’est simple, il n’y a que de la vigne.
Le relief est quasi plat. Les vignes sont plantées sur un plateau qui culmine au maximum á 35 mètres et qui descend en terrasses successives vers Libourne et la vallée de l’Isle, qui est le cours d’eau qui passe à Libourne.
Même si c’est un petit territoire, il y a une grande diversité de sols à Pomerol. La plupart des sols de l’appellation contiennent une part importante d’argiles, en surface ou sous des graves. On trouve des graves d’argiles pures comme à Petrus, des graves argileuses, des graves argilo-sableuses, des graves sableuses voire des terres sableuses.
Le haut du plateau, où on retrouve les plus grands châteaux est plus argilo-graveleux alors que le bas est plus sableux.
La forte présence d’argile dans le sous-sol est intéressante pour la vigne elle absorbe l’eau et peut la restituer á ses racines en cas de fortes chaleurs.
Le sous-sol est également richement pourvu en oxydes de fer appelés « crasses de fer », qui confèrent au Pomerol un caractère unique.
Les vignes bénéficient d’un climat tempéré de type océanique. Il pleut environ 900mm par an et les pluies sont réparties de manière assez homogène tout au long de l’année.
Venons-en aux vins.
Les Pomerol sont des vins rouges produits sur la commune de Pomerol et une partie de celles de Libourne et de Lalande-de-Pomerol, plus quelques parcelles sur des communes avoisinantes.
Ici, le cépage roi c’est le Merlot. Il constitue à peu près 80% de l’encépagement, avec le Cabernet Franc (15%) et le Cabernet Sauvignon (5%). Sont autorisés aussi le Malbec et le Petit Verdot.
Alors les vins de Pomerol, ce sont rarement des monocépages (il y en a comme Petrus), et en principe ce sont des assemblages Merlot/Cabernet, alors à hauteur de 80/20 mais on trouve toutes les répartitions selon les châteaux et les terroirs.
Les pomerols, ce sont des vins puissants mais avec une grande finesse, une grande souplesse que leur confère le Merlot.
On est sur des arômes de fruits noirs (cassis, mûre), de fruits secs, des notes florales (comme la violette, il y a d’ailleurs un château Violette), des notes de truffe, des notes animales, de gibier, de sous-bois, de champignon en vieillissant puisqu’ils ont un beau potentiel de garde. Vous voyez, le spectre est assez large.
On les boit á 16/18 degrés, c’est bien et on peut les accompagner de plein de choses : des belles viandes, du bœuf, de l’agneau, du gibier, des plats en sauce, des volailles comme du canard, on est dans le Sud-Ouest, un plat avec de la truffe par exemple.
Avec certains fromages aussi plus à pâte dure comme le Comté ou le Beaufort.
Alors attention, il existe un fromage qui s’appelle le Pomerol mais il est produit dans le Limousin. Cela n’a donc rien á voir mais pourquoi pas tenter l’accord entre les 2 Pomerols ?
Pomerol compte une centaine de propriétés, ce qui est beaucoup pour seulement 800 hectares. La taille moyenne d’un domaine, c’est 5 ha et demi environ.
Alors sachez qu’il n’y a pas de classement á Pomerol comme c’est le cas dans le Médoc ou à St-Emilion. En gros, ce sont les prix qui font la hiérarchie des vins.
Il y a des domaines ou plutôt des châteaux hyper célèbres comme Pétrus, l’Evangile, Beauregard, Gazin, Bel-Air, Clinet, La Conseillante, Le Pin, Lafleur, Rouget, Trotanoy, etc…
Une petite remarque, château ne signifie pas qu’il y a effectivement un château. Cela peut être le cas mais château veut dire seulement exploitation viticole dans le Bordelais.
Alors on ne va pas se mentir, ce sont des vins chers. Comptez une quarantaine d’euros pour commencer, les seconds tournent autour de 80/100 euros et après selon les millésimes et les châteaux il y a tous les prix.
Juste une petite remarque au passage, c’est quoi un second ? C’est une spécificité bordelaise. Ce sont des vins du château en question mais de qualité moindre avec souvent un assemblage différent mais vinifié et élevé par les mêmes personnes qui le font pour les premiers vins. En gros, on y met ce qu’on juge insuffisant en termes de qualité pour le 1er vin.
Voilà, vous en savez plus sur cette belle appellation de Pomerol, on parlera dans les mois qui viennent d’autres appellations bordelaises évidemment. Toutefois, dans le prochain épisode, on ira en Amérique du Sud poursuivre notre exploration des vignobles du Nouveau Monde. Que ce soit en famille, entre amis, pour un dîner en amoureux ou en solitaire, profitez bien de votre bouteille de Pomerol, et avec modération évidemment.
