Bonjour à tous, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, j’espère que vous allez bien, et aujourd`hui, après le dernier épisode sur l’appellation Bandol, je me suis dit que cela pouvait être intéressant de nous pencher sur un vignoble original et situé à quelques encablures de là. Aussi, ce dont nous parler aujourd´hui, ce sont des vins de l’île de Porquerolles.
L’île de Porquerolles est la plus grande et la plus occidentale des trois îles d’Hyères, situé à 15mn en bateau du continent et de la pointe de Giens. On se trouve bien sûr dans le Var et au niveau viticole dans le vignoble de Provence.
C’est une petite île de 1250 hectares, soit 7,5 km de long sur 3 km de large. Elle forme un arc orienté est-ouest, et englobe 3 zones différentes : une côte escarpée dominée par des falaises et quelques calanques au Sud, des plages de sable fin et des eaux turquoises au Nord et au milieu des plaines cultivées où s’étendent les collections végétales du conservatoire botanique et le vignoble de l’île.
Depuis 1912, l’île était la propriété d’un certain François Joseph Fournier, qui avait fait fortune dans la prospection aurifère au Mexique. En 1971, l’état acquiert 4/5 de l’Île et en confie la gestion au Parc national de Port-Cros, qui en devient propriétaire par dotation de l’État en 1985.
Depuis 2012, Porquerolles bénéficie du statut de « parc national».
M. Fournier y avait crée un véritable havre de paix, autosuffisant, avec des cultures et des arbres fruitiers, mais aussi de la vigne qui servait également de pare-feux aux incendies qui dans le passé avaient ravagé l’Île. C’est cet héritage qui permet aujourd’hui de produire du vin à Porquerolles.
Sur l’île, les 80 hectares de vignes environ se trouvent au centre et sont exploités par 2 domaines, le Domaine de la Courtade qui appartient à Edouard Carmignac, un célèbre financier et le Domaine de l’île qui appartient à Chanel. Jusqu’en 2021, il y avait un 3ème domaine, le domaine Perzinsky mais il a été racheté par Chanel et intégré au Domaine de l’île.
Les quelques coteaux sont plutôt schisteux avec un peu d’argile qui emmagasine bien l’eau et le terroir de la plaine est plus sablonneux et schisteux.
Au niveau climatique, on est sur un climat méditerranéen et maritime avec des étés chauds et des hivers doux.
Sur l’île, on élabore des vins tranquilles dans les 3 couleurs mais c’est bien le rosé qui remporte la palme, finalement on n’est pas si loin de Cannes, avec 70% de la production.
Commençons par le Domaine de la Courtade.
Il fait 35 hectares et est cultivé en bio.
Il produit des vins à base de Mourvedre, Grenache, Syrah et Cinsault pour les rouges et rosés et à partir de Rolle et Sémillon pour les blancs.
Il propose 3 gammes de vins :
-Les Terrasses, un assemblage Mouvedre/Syrah pour les rouges, Rolle/Sémillon pour le blanc et à dominante Grenache pour le rosé avec à noter une toute petite part de Tibouren, un vieux cépage provençal.
-Il y a aussi La Courtade, un 100% Rolle en blanc.
-Ils ont enfin un 3ème vin, plus original parce que c’est un vin qui une fois vinifié passe plusieurs mois, entre 6 et 9 mois, à 30 mètres sous la mer. Ce type d’opération n’est pas autorisé en Méditerranée, donc ça se fait dans l’Atlantique.
Il existe en blanc en 100% Rolle et en rouge en assemblage 90% Mourvèdre et 10% Syrah.
Qu’en est-il du Domaine de l’île ?
Il a à peu près la taille de son voisin, est également Certifié en bio et a une gamme beaucoup plus simple puisqu’il produit un blanc et un rosé qui portent le nom du domaine et qui sortent en Côte de Provence :
-Le Rosé est un assemblage de Grenache, Syrah, Mourvèdre, Cinsault dans des proportions quasi égales et un peu de Tibouren également.
-Le blanc quant à lui est un 100% Rolle
Tous les vins sortent entre une vingtaine et une trentaine d’euros hormis les vins immergés du Domaine de la Courtade qui se vendent 100 euros.
Voilà, si vous passez dans le Var cet été et que vous avez l’occasion de déguster les vins de l’Île de Porquerolles, surtout n’hésitez pas, ce sont d’excellents vins qui restent confidentiels, alors c’est vrai la rareté, l’originalité et surtout le soin apporté á l’élaboration de ces vins à un prix mais bon je pense que ça vaut le coup, au moins pour voir ce que ça peut donner, d’autant qu’ils se marient parfaitement avec la cuisine méditerranéenne.
Nous on ne s’arrête pas et dans le prochain épisode, nous partirons pour un long voyage qui nous conduira en Australie. Portez-vous bien et buvez avec modération.
