Bonjour à tous, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, et aujourd’hui, je vais vous faire saliver car on s’attaque à un seigneur, un des plus beaux terroirs de blancs de la planète, sans aucune contestation mes vins blancs préférés car comme disait Churchill, je ne suis pas difficile, je me satisfais aisément du meilleur. Ladies and gentlemen, Puligny Montrachet.
Puligny Montrachet, c’est en Bourgogne, en Côte d’Or, dans la partie Sud de la Côte de Beaune, où l’on retrouve certaines des plus prestigieuses appellations de blancs du vignoble français. Puligny est encadré au Nord par Meursault et au Sud par Chassagne Montrachet.
Sur le territoire de la commune de Puligny-Montrachet, il y a comme partout en Côte d’Or, plusieurs niveaux d’appellations. Tout d’abord les Bourgognes génériques, les Bourgogne Aligoté, les côte-de-beaune-villages, les bourgogne-passe-tout-grains, les coteaux-bourguignons, les crémant-de-bourgogne, les bourgogne-mousseux, la fine de Bourgogne et le marc de Bourgogne.
Puis l’appellation communale Puligny-Montrachet, AOC depuis 1937, mais surtout 17 Climats classés en Premier Cru, dont certains prestigieux comme les Folatières, les Pucelles, les Combettes, Le Cailleret ou les demoiselles. Et 4 Grands Crus : Montrachet et Batard-Montrachet (partagés avec la commune de Chassagne-Montrachet), Chevalier-Montrachet et Bienvenues-Batard-Montrachet.
D’ailleurs, je vous livre une petite anecdote sur les Grands Crus, une parmi d’autres car il en circule beaucoup sur l’origne du nom de ces Grands Crus. Le Seigneur de Montrachet perdit son fils, le « Chevalier de Montrachet » durant les Croisades mais aurait reconnu l’un de ses enfants illégitimes, qu’il aurait eu avec une pucelle, et serait exclamé « Bienvenue, Bâtard de Montrachet ! ». La réalité est probablement tout autre mais je vous avoue que ce n’est pas super clair.
En Bourgogne, vous le savez, tout est affaire de terroir et notamment de sols. Des sols dont les différences avaient déjà été identifiées par les moines il y a plusieurs centaines d’années avec une précision exceptionnelle.
Ici, comme sur beaucoup d’autres appellations voisines, on commence sur une partie plate, au pied du coteau, avec des sols profonds, riches en argile et en marnes épaisses, avec des débris caillouteux, sur lesquels on fait les vins de l’appellation Village.
Ensuite sur le coteau, entre 220 et 400 mètres d’altitude, là où reposent les 1er crus et les grands crus, des sols marneux plus pauvres, et enfin sur le haut du coteau des calcaires très compacts, juste en dessous du Mont Rachet, Mont Rachet qui etymologiquement vient du vieux français Mont Rachaz, le mont chauve, le mont pelé, sur lequel rien ne pousse. Tout ça, avec une exposition Est.
Arrêtons nous deux secondes sur les grands Crus. Ils se trouvent donc sur le coteau, au Sud de l’appelletion à la limite avec Chassagne Montrachet. Au plus haut, il y a Chevalier Montrachet sur des sols minces et pierreux composés de marnes et de calcaire puis en dessous Montrachet sur des sols bruns, des sols plutôt réservés au pinot noir en principe, une petite route, puis Batard et Bienvenues Batard Montrachet qui ont des sols plus épais, plus riches. Et cela se retrouve dans les vins puisque plus de calcaire donne plus de complexité, d’élégance, de finesse alors que plus d’argile donne plus de puissance, plus de gras.
Aujourd’hui, Puligny, c’est un peu plus de 200 hectares en blancs, en Chardonnay évidemment, bien que le Pinot Blanc soit aussi autorisé, la moitié en Village et l’autre pour les crus, mais aussi avec quelques poches de raisins rouges notamment du côté de Blagny, un hameau appartenant à la commune de Puligny, en Pinot Noir et qui sortent en Blagny rouge.
Les blancs de Puligny sont des vins minéraux, tendus, ciselés, en général plus fins que leurs voisins, des vins d’une grande complexité, aux arômes floraux (l’aubépine, l’acacia), mais aussi des aromes de fruit blanc, des notes de noisette, d’amande et des notes boisées et grillées après passage en fûts.
Vous pouvez les servir comme l’envie vous en dit mais ils ont besoin de produits nobles pour s’accorder au mieux, du homard, de la langouste, de jolis poissons, mais pourquoi une belle volaille en sauce avec des champignons, du foie gras également, ou encore de beaux fromages de chèvre.
Au niveau prix, évidemment ce sont des vins chers, même de plus en plus malheureusement. Tout dépend des parcelles, des vignerons. Les plus célèbres proposent leurs vins sur allocations, donc impossible de s’en procurer directement mais que ce soit les 1er crus ou les grands crus, il est possible d’en trouver si on peut y mettre le prix.
Il y a pas mal de domaines qui produisent du Puligny, les grandes maisons comme Jadot, Latour, Drouhin, l’emblématique Domaine Olivier Leflaive bien sûr, Ramonet, le domaine Bachelet, le domaine Dujac, Au pied du mont chauve, le domaine Leroy, Etienne Sauzet et bien d’autres tout aussi talentueux.
Les Puligny font partie de mes vins préférés depuis longtemps et en déguster est toujours pour moi un grand moment de bonheur. Si vous avez eu la chance d’en goûter, je vous sûr que vous partagerez avec moi ce sentiment et si ce n’est pas le cas, en tant qu’amateur de vins, vous devez y remédier sans plus attendre. J’ai conscience que le prix peut être une barrière mais pourquoi pas réunir quelques amis et partager dans un premier temps l’acquisition de la bouteille et dans un second, un grand moment de convivialité et de plaisir, avec modération bien sûr.