Saint-Péray, la discrète du Rhône

Saint-Péray

Saint-Péray, la discrète du Rhône

Bonjour à tous, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, je suis ravi de vous retrouver pour ce nouvel épisode qui aujourd’hui nous conduit dans la vallée du Rhône septentrionale, mais dans sa partie la plus méridionale, la plus au Sud, et plus exactement dans une petite appellation d’un peu moins de 100 hectares, qui mérite d’être un peu plus connue. Je vais vous expliquer pourquoi, alors sans plus attendre, direction St Peray.

Saint Peray, c’est à la fois une commune de l’Ardèche, sur la rive droite du Rhône et à 5 km à l’ouest de Valence, et une appellation qu’elle partage avec la petite commune de Toulaud. Elle eut d’ailleurs le privilège de figurer parmi les toutes premières AOC françaises en 1936.

Saint-Péray, c’est un vignoble ancien, qui date de l’époque romaine. Puis au XVème siècle, le village de Saint-Pierre-d’Ay devint « Saint-Peray », gagna en popularité mais à la Révolution, il fut amputé de son saint et devint « Péray-Vin-Blanc ».

Beaucoup de viticulteurs vendaient alors leurs raisins au champenois mais en 1826, Louis-Alexandre Faure, vigneron sur l’appellation s’inspira de la méthode champenoise pour commencer à élaborer un vin mousseux pour la première fois. Et oui, si les raisins pouvaient être utilisés pour faire du Champagne, autant essayer de les utiliser sur place. Et ainsi naquit en 1829 le premier vin effervescent de Saint-Péray.

Il connut un fort succès dans toute l’Europe, jusqu’aux tables des grands monarques, sa réputation dépassant même parfois celle du Champagne. Si bien qu’il finit par représenter 80% des volumes de production. On va dire que fin 19ème, le St Peray, c’est surtout un vin effervescent.

Mais arriva la crise phylloxérique, le vignoble fut détruit comme partout ailleurs et tout était alors à reconstruire, mais cette fois avec l’accent mis plutôt sur les vins tranquilles.

Ce qui fait qu’aujourd’hui, il sont seulement une poignée à perpétuer la tradition du vin effervescent (qui entre toujours dans le cadre de l’appellation), ce qui fait que St Péray, c’est surtout une AOC de vins tranquilles. Et exclusivement des blancs. Et c’est d’ailleurs son originalité, dans une région où dominent les vins rouges à base de Syrah ou les blancs à base de Viognier.

Car le St Peray est le fruit de deux cépages blancs emblématiques de la vallée du Rhône, la Marsanne, qu’on utilise majoritairement, plus facile à travailler, moins sensible aux maladies et la Roussanne qui vient la compléter. Vous l’aurez compris, les St Peray sont des assemblages souvent mais pas que, vous trouvez également des 100% Marsanne ou des 100% Roussanne.

En vins tranquilles, on distingue 2 types de St Peray, les vins légers, frais, que j’aime bien personellement boire à l’apéritif et les vins plus de gastronomie, ceux qui en général bénéficient d’un élevage prolongé, sur lies, et qui sont plus structurés, avec du gras, pouvant même être gardés pas mal d’années. Ceux-là marchent bien avec des beaux poissons ou des viandes blanches, des volailles ou encore des fromages comme le Saint-Marcellin par exemple.

Selon les proportions de chaque cépage et les choix du vigneron, vous aurez des vins aux arômes floraux (acacia, tilleul voire la violette), de fruits à noyau comme l’abricot, la pêche blanche, des agrumes mais aussi un peu avec le temps des notes de fruits secs et des notes miellées également.

En général, vous trouverez plus de fraîcheur dans les vins de St Péray que chez ses voisinnes St Joseph et Crozes-Hermitage.

Le vignoble se trouve au pied de l’éperon rocheux de Crussol et son célèbre château, en pente douce, entre 100 et 600 mètres d’altitude à peu prés, sur des sols très variés, calcaires, des loess et granitiques selon les zones.

Le climat y est tempéré, ensoleillé, la pluviométrie annuelle est plutôt modérée mais le tout bien aéré, les courants d’air frais venant du Nord de la vallée du Rhône s’engouffrant dans la vallée du Mialan, le cours d’eau qui traverse la zone.

Il y a une trentine de domaines et 1 cave coopérative qui vous proposent des vins de St Peray, comme le Domaine Ferraton, François Villard, Bernard Gripa, Yves Cuilleron, Chapoutier, Johann Michel, le Domaine Durand, etc, etc…

Ca tourne autour de 15/20 euros, un petit peu plus pour les cuvées plus haut de gamme, il faut garder en tête que les rendements sont peu élevés, il y a peu de mécanisation, les vignes difficiles à travailler, mais malgré tout je trouve que ça reste un bon rapport qualité/prix.

Les cavistes qui s’intéressent à la vallée du Rhône en ont forcément, sinon c’est dommage de passer à côté, et après comme d’habitude, vous avez internet ou encore mieux les domaines directement.

Voilà, j’ignore si vous connaissiez les vins de St Péray, si vous ne les connaissiez pas, c’est chose faite, et je vous encourage vivement à essayer, que ce soit les tranquilles ou les effervescents, je suis certain que vous ne serez pas déçu, avec modération évidemment.

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