Bonjour les amis, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, j’espère que vous allez bien, et avant de commencer je vous rappelle que vous pouvez retrouver tous les podcasts et leurs transcriptions sur le site pod-vins.com. Vous y retrouverez notamment tous les podcasts portant sur cette magnifique région qu’est la Loire, car c’est bien dans la Loire que nous allons aujourd’hui et plus précisement en Anjou, du côté de Savennières.
Savennières, c’est un petit village du Maine et Loire situé à seulement une quinzaine de kilomètres au sud-ouest d’Angers, sur la rive droite de la Loire et c’est surtout une appellation qui produit les vins blancs secs sûrement les plus prestigieux du Val de Loire.
L’appellation, créée en 1952, englobe 3 communes, Savennières bien sûr, Bouchemaine et la Possonnière, sur environ 150 hectares plantés. C’est donc très petit.
Savennières est réputée dans le monde entier pour ses vins blancs secs d’exception, on parle parfois même de Grand Cru pour certains, issus d’un cépage unique, qui est le Chenin. Alors que rappelons-le, en Anjou, en ce qui concerne les blancs, on est plutôt sur des vins moelleux ou liquoreux comme les Coteaux de l’Aubance, les Coteaux du Layon, Bonnezeaux ou encore Quarts de Chaume.
Et le Chenin se plait particulièrement sur le terroir singulier de Savennières. Ici, on est dans l’Anjour noir, sur les contreforts du Massif Armoricain, l’Anjou blanc étant situé plus vers Saumur et son célèbre tuffeau. Noir parce que les sols sont des sols de schiste gréseux, des roches magmatiques, un peu de quartz, sur lesquels sont venus s’accumuler des sables eoliens par endroit. Ce sont des sols peu profonds, caillouteux, avec une roche affleurante, des sols qui chauffent, qui emmagasinent la chaleur et la restituent à la vigne et qui vont donc permettre aux raisins de mûrir parfaitement.
Et un autre facteur permet de renforcer cette bonne maturation des raisIns, c’est l’exposition des vignes, Sud/Sud-Est, essentiellement en coteaux, avec des pentes significatives notamment des fameuses coulées, qui sont des vallons étroits et profonds, creusés par l’érosion au fil du temps et qui créent une rupture dans le plateau qui surplombe Savennières.
Le vignoble de Savennières se situe à 1h de l’ocean et cela a forcément une influence, au même titre que le fleuve. L’eau créé un micro-climat particulier, la célèbre douceur angevine chère à Du Bellay, qui au final rend la zone moins humide qu’en Loire Atlantique et moins continental qu’en Touraine.
Tout cela permet de produire des vins blancs vifs, droits, minéraux, sur des arômes floraux (l’acacia, le tilleul), des arômes fruités, la poire, la pêche, le coing, ou encore le miel. Ils sont réputés pour avoir de la puissance, du gras et une belle longueur et parfois avec un peu de sucre résiduel en raison de la présence d’un peu de botrytis dans les raisins, puisque la Loire favorise en arrière-saison les brumes matinales, propices au développement de la pourriture noble.
Et ce sont des vins qui vieillissent très bien si vous avez la patience de les oublier au fond de votre cave.
Ils marchent très bien en apéro, avec de beaux poissons de Loire ou de l’océan tout proche, mais aussi des viandes blanches (poulet, dinde), pourquoi pas une andouillette aussi, bien sûr les fromages voire même la cuisine épicée, ça peut se tenter.
Il y a une trentaine de producteurs qui se partagent la production de Savennières et un pourcentage important d’entre eux travaillent en agriculture biologique ou en biodynamie. Je peux vous citer Éric Morgat, Patrick Baudouin, le Château de Soucherie, le domaine Augereau, le domaine du Closel ou encore l’incontournable Nicolas Joly, à la tête, désormais avec ses enfants, du plus célèbre domaine de Savennières, la Coulée de Serrant, qui possède d’ailleurs depuis 2011, sa propre sous-appellation, l’AOC Savennières Coulée de Serrant. Et sachez que dans les années 30, le célèbre critique gastronomique Curnonsky avait distingué comme meilleurs vins du monde, cinq crus, tous blancs, château d’Yquem à Sauternes, le Montrachet, le château Grillet dans la vallée du Rhône, Château-Chalon dans le Jura et donc la Coulée-de-Serrant.
Il existe également une autre sous-appellation à Savennières, c’est Savennières-Roche-aux-Moines, un terroir qui jouxte la Coulée de Serrant.
Au niveau prix, comptez entre 20 et 50 euros selon les domaines et les cuvées, donc les Savennières ne sont pas forcément des vins bon marché, oui mais voilà, c’est aussi le prix à payer pour déguster des grands vins provenant d’un minuscule territoire.
Voilà, vous savez à peu près tout ce qu’il faut savoir sur l’appellation Savennières, ce n’est pas la première appellation à laquelle on pense quand on évoque la Loire, et pourtant, si vous êtes amateur de Chenin, et je sais qu’il y en a beaucoup, vous ne pouvez pas passer à côté. Je vous souhaite donc de belles soirées, aussi douce que peut l’être l’Anjou et je finirai par ces mots qui auraient pu être ceux de Joachim Du Bellay : Heureux qui, comme Ulysse, a ouvert une bouteille de Savennières…avec modération bien sûr.