Bonjour à tous, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis ravi de vous retrouver pour un nouvel épisode et aujourd’hui nous allons parler d’une région aussi célèbre pour ses vins que pour ses moutons, une de mes appellations coup de cœur, je la suis depuis longtemps et je suis un fan absolu. C’est l’AOC Terrasses du Larzac.
Nous sommes dans le Languedoc, dans le département de l’Hérault, au Nord-Ouest de Montpellier, à une quarantaine de kilomètres environ, sur les contreforts du célèbre plateau du Larzac qu’on appelle aussi le Causse du Larzac, dominé par le mont Baudile qui culmine à 850m d’altitude.
La région est superbe, le paysage est époustouflant, classé quand même au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2011, c’est vraiment un bijou ce coin si jamais vous avez la possibilité d’y passer.
L’appellation couvre 32 communes sur à peu près 700 hectares exploités et a d’abord été une dénomination de terroir au sein de l’appellation Coteaux du Languedoc, ça c’était en 2004 puis est entré dans la cour des grands en 2014 avec l’obtention de l’AOC.
Si on s’intéresse à cette appellation, c’est pour 2 raisons. La première c’est qu’il s’agit d’une des appellations les plus dynamiques de France, il se passe énormément de choses là-bas depuis que les vignerons ont pris conscience du trésor qu’il avait sous leurs pieds.
La deuxième, c’est un peu le corollaire de la première, c’est que les vins des Terrasse du Larzac sont d’une qualité incroyable et ne cessent de progresser.
C’est ce qu’on va voir un peu plus en détails maintenant.
La zone a trois barrières naturelles. Au nord donc, le plateau du Larzac. Au sud, deux rivières qui forment une espèce de V, la Lergue et l’Hérault. Alors il n’y a pas de vignes sur le plateau, c’est trop haut et il gèle.
La majorité des parcelles est située dans ce triangle entre 100 et 200 mètres d’altitude, certaines d’entre elles peuvent s’élever jusqu’à 400 mètres, parfois même plantées en terrasses.
Sur le territoire de l’appellation, on trouve une très grande diversité géologique et il y a une mosaïque de sols. Le plateau est calcaire mais sur l’appellation on trouve des sols argilo-calcaire, des galets roulés, des ruffes rouges, ces terres rouges d’argile qu’on observe bien autour du lac de Salagou par exemple, des grès, des schistes, du basalte également, des marnes jaunes.
Ce sont des sols peu fertiles, assez caillouteux en général qui permettent d’avoir un bon drainage, essentielle pour que la vigne aille chercher en profondeur ce dont elle a besoin.
Le point commun à tous ces terroirs, c’est le climat et c’est un point fondamental pour comprendre les vins des Terrasses du Larzac.
Le climat est méditerranéen, donc plutôt chaud mais tempéré par la fraîcheur qui descend du plateau du Larzac.
Il y a de très fortes amplitudes thermiques (probablement les plus importantes du Languedoc), notamment en été pendant la phase végétative de la vigne, avec des journées chaudes et des nuits très fraîches, ce qui est parfait pour le raisin puisqu’il bénéficie d’une maturation lente et progressive jusqu’aux vendanges.
Et ça, ça permet à un vin du Sud comme celui-ci d’avoir beaucoup de fraîcheur, d’élégance, de vivacité et de buvabilité.
Il tombe en moyenne entre 800 et 900 mm de pluie /an, principalement à l’automne et au printemps mais des vents, notamment la Tramontane, en s’engouffrant dans les vallées des deux cours d’eau permettent d’assainir l’air et de limiter la pression des maladies.
Neuf cépages rouges sont autorisés, 4 cépages principaux : Grenache, Mourvèdre, Syrah, Carignan ; et 5 cépages accessoires : Cinsault, Counoise, Lledoner pelut, Morrastel, Terret noir.
Les vins proviennent de l’assemblage d’au moins de 3 cépages dont 2 cépages principaux. Mais dans les faits, on constate que la grande majorité des domaines assemblent trois, quatre voire cinq cépages.
Le cahier des charges de l’appellation précise un certain nombre de règles pour l’assemblage comme l’obligation que la proportion des cépages principaux soit supérieure ou égale à 75% de l’assemblage.
Je ne vais pas entrer dans le détail de toutes ces dispositions.
Avec un vin des Terrasses du Larzac, on est sur des arômes de fruits rouges, de fruits noirs, d’épices également, des notes de garrigue, d’olive noire, des notes animales parfois. Ce sont des vins qui peuvent aussi vieillir sans problème, il y a tout de qu’il faut, et là on évolue vers des notes de cuir, de chocolat, de tabac, voire de moka.
Ce sont des vins bien équilibrés, avec une belle finesse, une belle structure tannique, on sent de la chaleur mais surtout une belle fraîcheur, de la vivacité dont on a déjà parlée grâce au plateau.
Il se dégustent avec des viandes grillées, des viandes en sauce, du gibier, un civet par exemple, un carré d’agneau, pourquoi pas des fromages de la région.
Sachez qu’on y produit aussi des blancs et des rosés mais qui n’entrent pas dans la cadre de l’appellation, même si une extension est envisagée pour les blancs à l’heure où j’enregistre ce podcast, des blancs qui peuvent sortir en IGP du mont Baudile, IGP Saint Guilhem le Désert, IGP de l’Hérault, en AOC Languedoc aussi par exemple, selon où ils sont produits et on retrouve tout un tas de cépages tels que la Roussanne, le Rolle, le Piquepoul, le Viognier, le Grenache blanc, le Chenin aussi. Bref, il y en a pas mal.
Sur l’AOC, il y a une centaine de vignerons. La qualité des vins est très homogène d’autant que 80% d’entre eux travaillent en bio, ce qui est vraiment beaucoup et qui montre à quel point cette appellation est soucieuse de proposer des vins qualitatifs respectueux de ce fabuleux environnement.
Personnellement j’ai découvert l’appellation grâce au Domaine de Montcalmes, que j’aime beaucoup mais il y a énormément de très beaux domaines dont la réputation n’est plus à faire : Mas Haut buis, Mas Jullien, Domaine du Pas de l’Escalette, Les Vignes Oubliées, Mas Cal Demoura, Mas des Chimères, Mas de la Seranne, Château de Jonquières et beaucoup d’autres évidemment.
Je ne peux pas ne pas citer 2 domaines qui ont fait le choix d’être en dehors de l’appellation qui sont des références dans la région, fondés par 2 vignerons exceptionnels qui nous ont malheureusement quittés. C’est tout d’abord le Mas Daumas Gassac d’Aimé Guibert, produit majoritairement à partir de Cabernet Sauvignon pour le rouge et qui sort en IGP St Guilhem-le-Désert–Cité d’Aniane et La Grange des Pères de Laurent Vaillé, produit à partir de Syrah, Mourvèdre et Cabernet sauvignon et qui sort en IGP de l’Hérault.
En dehors de tous ces domaines, il y a tout un tas de jeunes vignerons talentueux qui se sont installés, il reste encore de la place d’ailleurs puisque comme on l’a dit seuls 700 hectares sont exploités sur les 3000 que compte l’appellation, avec un prix du foncier plutôt raisonnable donc nul doute que l’appellation a un bel avenir devant elle.
Voilà, si je vous ai convaincu, vous pourrez trouver leurs vins chez la plupart des bons cavistes, sur internet il y a beaucoup de choix également. Cela tourne autour de 10/15 euros pour commencer à 35/40 euros pour les domaines les plus connus. Ça reste donc très abordable pour se faire vraiment plaisir.
Sur ce, je vous donne RV pour le prochain épisode. Nous retournerons au pays de l’oncle Sam, dans une région que vous connaissez forcément mais où peut-être vous ignorez qu’on y fait de très bons vins. N’hésitez pas à commenter sur les réseaux, si vous êtes d’accord ou pas d’accord avec moi, profitez bien des vins des Terrasses du Larzac, avec modération comme toujours.