Vouvray : l’éclat des vins de Loire

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Vouvray : l’éclat des vins de Loire

Bonjour à tous, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, je suis très heureux de vous retrouver pour ce nouvel épisode qui nous conduit de nouveau sur les bords de Loire et plus exactement dans le vignoble vouvrillon, à Vouvray.

Le vignoble de Vouvray est un bandeau de terre situé sur la rive droite de la Loire, qui longe le fleuve et entaillé de petites vallées transversales. Nous sommes aux portes de Tours, juste à l’Est de la ville.

Au niveau viticole, on est dans le Val de Loire qui comprend le vignoble de Nantes, celui d’Anjou, de Saumur et enfin celui de Touraine qui englobe cette appellation Vouvray.

L’aire d’appellation Vouvray, créée en 1936, une des premières en France, vous le savez maintenant si vous êtes de fidèles auditeurs, s’étend sur huit communes du département d’Indre-et-Loire, sur environ 2200 hectares.

C’est un vignoble très ancien puisqu’il a été créé par les moines du monastère de Marmoutier, lui-même fondé en 372 par saint Martin.

Le vouvray, c’est uniquement un vin blanc obtenu à partir d’un seul cépage, le Chenin, qu’on appelle localement le Pineau de la Loire et qui a la particularité d’être produit en vin tranquille, sec, demi-sec, on dit aussi tendre, moelleux ou liquoreux mais aussi en vin effervescent.

Le cahier des charges de l’appellation admet également un autre cépage, l’Orbois mais personnellement je n’en avais jamais entendu parler.

Le vignoble s’étend sur un plateau entaillé donc par de multiples vallées et finissant par une falaise abrupte sur la vallée de la Loire.

Les vignes sont cultivées sur des coteaux exposés plein sud, à une altitude comprise entre 85 mètres et 110 mètres, sur une roche mère crayeuse, le fameux tuffeau, recouverts de deux types de sols, des sols argilo-silicieux qu’on appelle localement « perruche » et des sols argilo-calcaires qu’on appelle « aubuis ».

Le climat est océanique avec des influences continentales, dégradé comme on dit avec des étés beaux et doux, parfois très chauds et des hivers assez doux.

Les précipitations sont moyennes, environ 700mm par an mais la grêle peut parfois causer de gros dégâts comme en juin 2013 où un violent orage de grêle a détruit quasiment toute la récolte sur les villages de Vouvray et de Reugny.

Le fleuve et ses affluents jouent également le rôle de régulateur thermique naturel.

L’originalité du paysage Vouvrillon, ce sont ses caves troglodytiques, ces centaines de km de galeries creusées dans les falaises de tuffeau. Ce sont d’anciennes carrières, d’anciennes étables et champignonnières creusées dans la roche et qui procurent des conditions naturelles et d’hydrométrie idéales pour l’élaboration, l’élevage, et le vieillissement des vins avec une température de 12°, constante toute l’année.

Une autre particularité, ce sont les nombreux « lieux dits » ou « clos », qui témoignent de la diversité géologique de l’appellation et de la spécificité de nombreuses parcelles.

Voyons un petit peu les vins en détail. Commençons par les secs.

Ce sont des vins vifs et frais, avec une belle trame acide, un bel équilibre et bien que le Chenin ne fasse pas partie des cépages aromatiques comme le sont le Sauvignon, le Riesling, le Gewurztraminer par exemple, les vins ont une belle richesse aromatique sur les fruits blancs (poire, pomme), sur les agrumes, un peu de pêche, le tilleul, l’acacia également. Vous avez des notes minérales aussi, de pierre à fusil grâce au tuffeau. Du coing, un peu de miel en vieillissant.

Parce que ce sont des vins qui vieillissent plutôt bien, 5/10 ans parfois plus.

Donc en bref, une belle acidité, une aromatique agréable et un potentiel de garde intéressant.

Je vous conseille de les servir frais autour de 8 degrés et de les accompagner avec un poisson, pourquoi pas des sushis, des fromages évidemment, vous avez de quoi faire à ce niveau dans le Val de Loire.

Les premiers raisins récoltés sont plutôt destinés à la production de vins secs. Mais en fonction de la maturité des raisins, on produit ensuite des vins avec du sucre résiduel, c’est-à-dire des vins pour lesquels restent du sucre qui n’a pas été entièrement transformé en alcool lors de la fermentation.

Ce sont d’abord les Demi secs qui ont en général 20/25 grammes de sucres résiduels mais qui restent des vins avec de la fraîcheur. On dit parfois que c’est une bonne porte d’entrée pour commencer à boire des vins blancs car ils ne sont pas trop sucrés tout en étant plus doux, plus faciles que les vins secs.

Personnellement, je ne suis pas trop fan de cet entre-deux et pour les boire, j’irais sur accords sucrés salés peut-être, des plats un peu exotiques voire un foie gras en entrée pour ne pas avoir la bouche trop tapissée de sucre dès le début du repas.

Lorsque les conditions climatiques de la récolte sont particulièrement favorables, en années chaudes, il est possible de produire des vins issus de raisins plus concentrés en sucre soit par passerillage sur souche, c’est-à-dire sur le pied de vigne, soit atteints de pourriture noble. On a déjà évoqué tout ça dans d’autres épisodes.

On obtient alors des vins sucrés, moelleux ou liquoreux qui ont entre 50g de sucres résiduels voire plus pour les moelleux, et 150/200 grammes ou plus pour les liquoreux.

Ils sont sur des arômes fruités d’agrumes, de poire, de fruits exotiques qui évoluent vers le miel, le coing, les épices douces également. Ce sont des vins d’une grande complexité aromatique et qui se gardent des décennies.

On en a aussi déjà longuement parlé, je préfère personnellement les boire en dessert ou pour eux-mêmes simplement.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les vins tranquilles ne sont pas majoritaires à Vouvray puisqu’on y fait beaucoup de vins effervescents, produits selon la méthode champenoise.

La méthode champenoise, c’est quoi ? Comme son nom l’indique c’est le processus qui permet de faire le champagne.

Après vinification du « vin de base », les vignerons effectuent la phase de tirage. Le tirage est le fait de mettre le vin en bouteille et d’y ajouter des levures et du sucre. Alors commence une seconde fermentation en bouteille et c’est ce qui permet, avec un élevage sur lattes de 12 mois minimum, d’avoir des bulles. On appelle ça la prise de mousse.

Ainsi, à Vouvray selon le cahier des charges de l’AOC, on produit deux types de vins effervescents : les Mousseux et les Pétillants.

La différence entre les deux, c’est que le pétillant a une prise de mousse moins poussée, une pression dans la bouteille moins importante (moins de 2.5 bars alors qu’elle est de plus de 3 bars pour les Mousseux, ce qui se traduit par des bulles plus discrètes).

Donc attention de ne pas confondre les deux, ce sont deux vins bien différents même si parfois ce n’est pas super clair sur les sites de vente en ligne voire même les sites des domaines. D’autant qu’un autre terme a fait son apparition, c’est Fines Bulles, qui semble plus s’apparenter aux Mousseux alors que certains emploient cette dénomination juste pour évoquer un vin effervescent. Le problème est que tout le monde mélange un peu tout donc c’est pas facile de s’y retrouver. J’ai même posé la question au Syndicat des Vins de Vouvray mais je n’ai pas eu de réponse.

En parlant de vente en ligne, les Vouvrays sont des vins que vous pouvez trouver assez facilement, même chez de bons cavistes. Les prix restent raisonnables, entre 10 et 35 euros, un peu plus cher pour les vins doux qui sont plus difficiles à produire.

Il n’y a pas loin de 200 producteurs sur Vouvray dont quelques noms célèbres :

Domaine Huet, Domaine François Pinon, Domaine du clos Naudin de Philippe Foreau, Domaine Vincent Carême.

Il y a le domaine François Chidaine et celui de la taille aux loups du regretté Jacky Blot, mais vinifiant sur la rive d’en face à Montlouis, ne peuvent pas utiliser l’AOC Vouvray et donc doivent vendre leurs vins en Vin de France.

Enfin pour information, Vouvray possède également sa confrérie vineuse : la confrérie de la Chantepleure.

Voilà, j’espère que cette petite escapade ligérienne vous aura plu et vous aura donner envie de foncer vous procurer une bouteille de Vouvray. Prochain épisode, pour changer je vous parlerai d’un spiritueux bien connu des fêtes étudiantes et d’ici là buvez avec modération.

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