Bonjour à tous, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, j’espère que vous êtes forme et aujourd’hui, nous partons faire une escale au Portugal car je vais vous parler d’un vin emblématique de ce pays, c’est le Vinho Verde.
Alors, commençons par éliminer l’idée que le Vinho Verde est seulement un vin blanc. C’est vrai, mais pas que, et je vous l’accorde, rien que le nom du vin porte à confusion. Je vous explique.
Tout d’abord, Vinho Verde, ce n’est pas un vin mais une appellation d’origine contrôlée, une des 14 dénominations portugaises et une des plus importantes du Portugal, et surtout une appellation connue pour ses vins blancs qui représentent 85% de la production, mais qui produit également des rouges, des rosés et même des vins effervescents et des spiritueux.
Du coup, ce nom de Vinho Verde n’a rien à voir avec la couleur du vin, car vous l’aurez compris, le vin n’est pas vert.
En fait pour l’expliquer, il y a plusieurs théories :
- Premièrement, ce nom ferait référence à la fraîcheur du vin, à sa vivacité avec un côté un peu vert ;
- Deuxièmement, il viendrait de la couleur des raisins utilisés pour son élaboration, parfois récoltés pas tout à fait mûrs ;
- Enfin, et c’est peut-être l’hypothèse la plus probable, le nom serait lié à la couleur du paysage de la région dans laquelle on produit le vin.
En effet, La région reste verte en permanence grâce à un climat de type méditerranéen, c’est-à-dire quasiment doux toute l’année, toutefois très sec en été et surtout exposé à l’influence de l’Océan Atlantique qui borde la région et qui engendre une pluviosité annuelle assez importante (entre 1500 et 2000 mm par an), notamment en hiver.
Géographiquement, on se trouve dans le Nord du Portugal, dans une région connue comme l’Entre-Douro-e-Minho, qui sont deux fleuves importants au Portugal, une région qui va de la frontière avec la Galice espagnole et sa superbe région des Rias Baixas dont on parlera prochainement jusqu’au Sud de Porto grosso modo, c’est-à-dire jusqu’au Douro.
La zone de production s’étend sur 160 kilomètres et représente 15 % de la superficie du vignoble portugais, soit environ 21000 hectares, ce qui en fait donc un territoire assez large et étendu divisé en 9 sous-régions.
Du coup, vous vous doutez qu’on y trouve une grande variété de climats et de sols mais aussi de cépages, bref de terroirs, même s’il y a beaucoup de caractéristiques communes entre toutes les zones de production.
Globalement, c’est une région montagneuse, avec des vallées, pas mal de cours d’eau, une végétation luxuriante dont les sols sont pauvres, essentiellement granitiques et plus schisteux à certains endroits.
Parlons du vin maintenant.
Au niveau des cépages, en fait, ça dépend des sous-régions, car il y a pas mal de cépages recommandés et autorisés, un peu plus d’une quarantaine environ.
En blanc, on retrouve essentiellement l’Alvarinho, avec ses arômes d’agrumes et de fleurs, notamment dans la partie Nord de la région, le Loureiro, l’Arinto, l’Avesso et le Trajadura.
Ils sont vinifiés en monocépage ou bien souvent en assemblage.
Les Vinho Verde blancs se boivent en général dans leur jeunesse, sur leur fraîcheur, leur vivacité, ce sont des vins plutôt légers avec une faible teneur en alcool, entre 9 et 13 degrés. Ce sont des vins connus pour leur belle trame acide et leur grande minéralité.
Cela dit, vous pouvez trouver des Vinho Verde blancs plus sophistiqués, avec un certain potentiel de vieillissement, des arômes et des saveurs plus complexes.
Ne soyez pas surpris si les blancs sont parfois perlants. Historiquement, c’était une caractéristique appréciée par les vignerons et les consommateurs qui rendait le vin plus vivant, encore plus frais. Et comme ils étaient embouteillés très rapidement, avait lieu une seconde fermentation en bouteille qu’on appelle la fermentation malo-lactique ou encore la malo.
Plus précisement, c’est la transformation de l’acide malique, celui de la pomme verte par exemple, très acide, en acide lactique par l’intermédiaire de bactéries lactiques. Le phénomène réduit l’acidité du vin et produit du gaz carbonique donc des bulles.
Aujourd’hui, en principe il n’y a plus de malo en bouteille parce qu’on aurait des vins troubles, mais certains vignerons peuvent ajouter du gaz carbonique pour perpétuer cette tradition du Vinho Verde blanc un peu perlant.
Avec les blancs, la cuisine portugaise nous offre un millier de combinaison, évidemment son célèbre bacalao préparé sous toutes ces formes, un joli poulpe, une belle salade ou des poissons en sauce ou à la plancha, des sardines bien sûr, mais aussi des fruits de mer, des fromages etc… Ou simplement en apéro, ça fonctionne parfaitement pour se mettre en appétit.
Les vins rouges sont élaborés à partir de Borraçal, Espadeiro, avec lequel on fait le rosé, également de Vinhão, qui est une variété teinturière, c’est-à-dire que sa pulpe est colorée, comme l’Alicante Bouschet ou certains Gamays, et encore plein d’autres cépages.
Ce sont des vins croquants, gourmands, des vins très agréables, parfaits avec de la charcuterie, des viandes rouges voire des poissons comme le Rouget.
Si je vous ai convaincu de boire du Vinho Verde, vous avez de la chance car ce sont des vins avec un rapport qualité/prix très intéressants. On peut se faire plaisir pour pas trop cher, entre 5 et 15/20 euros en moyenne.
En plus, il y a du choix car c’est un vignoble très morcelé, on dénombre environ 25000 viticulteurs qui possèdent souvent moins d’un hectare et entre 300 et 400 domaines.
Voilà, vous savez désormais l’essentiel sur le Vinho Verde, après le podcast sur le Porto, on progresse gentiment sur le Portugal, je ne peux que vous conseiller de profiter de ces vins, notamment les blancs évidemment, moi ce sont des cépages que j’adore, comme l’Alvarihno ou sa version espagnole l’Albariño, le Loureiro également, c’est raisonnable en termes de prix, c’est facile à boire, on n’est jamais déçu.
Donc allez-y les yeux fermés, avec modération bien sûr !