Let’s talk about Sekt, baby !

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Let’s talk about Sekt, baby !

Bonjour à tous et à toutes, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, je suis trés heureux de vous retrouver pour un nouvel épisode et j’en profite de vous dire que si vous appréciez mes podcasts, n’hésitez pas à en parler, à en faire profiter vos amis et vos connaissances, à vous abonner sur votre plateforme préférée et à faire en sorte que nous soyons de plus en plus nombreux.

Aujourd’hui, après avoir parler du Champagne, du Cava, du Prosecco et même des sparkling wines anglais, nous allons voir ce qui se cache derrière un autre vin effervescent, que l’on trouve surtout Outre-Rhin et en Autriche et qui s’appelle le Sekt.

Parce que nos amis allemands, sachez-le sont de grands consommateurs de vins effervescents et même les plus grands consommateurs au monde. Et vous ne le savez peut-être pas mais ils sont aussi parmi les plus grands producteurs au monde de cette catégorie de vins.

Le problème su Sekt, c’est que ça regroupe pas mal de choses. Et pour cause, il n’y a pas vraiment de réglementation qui encadre sa production contrairement à ce que nous connaissons pour le Champagne par exemple. Les Champenois ont eu la bonne idée et la clairvoyance de protéger leur région et leur vin ce que n’ont pas fait les Allemands.

Le terme Sekt englobe donc une grande diversité de vins, de niveau très divers et qui peuvent être élaborés aux quatre coins de la planète. Toutefois, nous, on va surtout s’intéresser à ce qu’il se fait en Allemagne et en Autriche.

Car le Sekt est bien né en Allemagne. En 1826, un certain Kessler crée la 1ère manufacture de Sekt près de Stuttgart après avoir travaillé de longues années chez Veuve Cliquot. Au départ, on appelle ça du Champagne et le terme Sekt n’apparait qu’au cours du 19ème siècle et finira par s’imposer avec l’interdiction d’utiliser le mot Champagne notamment en 1919 et la signature du traité de Versailles.

Le terme Sekt proviendrait de l’évolution du mot anglais Sack qui, du XVIe siècle au XIXe siècle, désignait les vins mutés espagnols, comme le Jérèz ou le Sherry. Alors comment est-on passé du vin espagnol au mousseux allemand? Il se raconte qu’un dramaturge allemand, du nom de Ludwig Devrient, en 1825, demanda en entrant dans un restaurant, un verre de Sack. Le personnel ne comprit pas la demande du comédien et on lui servit un verre de vin blanc pétillant.

Vous l’avez compris, le Sekt est un vin avec des bulles. Il se distingue tout d’abord par ses méthodes de production. Je dis “ses” car on peut l’élaborer par trois méthodes.

La première, c’est la plus utilisée, c’est la méthode cuve close, que l’on appelle aussi Méthode Charmat et qui sert également à produire le Prosecco comme nous l’avions vu dans le podcast dédié au Prosecco. Le vin subit une première fermentation tout à fait classique et à l’issue de cette fermentation, le vin subit une deuxième fermentation. Alors que cette deuxième fermentation a lieu en bouteille avec la méthode champenoise, avec la méthode Charmat, elle a lieu dans de grandes cuves étanches à la pression que l’on appelle des autoclaves. Une fois le vin tranquille dans ces autoclaves, on lui ajoute de la levure et du sucre. Une seconde fermentation démarre, mais le CO2 produit est piégé dans les cuves. Et c’est ainsi que le vin tranquille se retrouve avec des bulles.

Et cette méthode Charmat a plusieurs avantages :

  • Elle permet de préserver les arômes frais et fruités du cépage;
  • Elle est plus rapide et moins coûteuse que la méthode traditionnelle, avec une fermentation en cuve beaucoup moins longtemps, ce qui réduit considérablement les coûts de production.

Mais, les Sekts peuvent également être produits avec la méthode champenoise, avec une seconde fermentation en bouteille. Ils sont alors en principe plus raffinés, avec une bulle plus fine et plus discrète. Et en général, c’est une vraie valeur ajoutée donc c’est indiqué sur la bouteille.

Enfin, il est possible d’utiliser la Méthode de transfert. Il s’agit d’une seconde fermentation en bouteilles, puis du transfert du vin dans des réservoirs sous pression où les résidus de levure et les solides sont éliminés par filtration avant le dosage et la remise en bouteille, plutôt que par remuage et dégorgement comme dans la méthode traditionnelle.

Il y a donc différentes façons de faire du Sekt et il existe aussi différents types de Sekt. Pour ce qui est de l’Allemagne :

  • Le Sekt classique, de base disons, élaboré selon la méthode Charmat et avec des raisins pouvant provenir de toute l’Europe.
  • Le Deutscher Sekt, fabriqué uniquement à partir de raisins cultivés en Allemagne. En général, ce sont le Riesling bien sûr, le Müller-Thurgau, du Chardonnay, du Pinot Gris, du Pinot Blanc ou du Pinot Noir (qu’on appelle le Spätburgunder), le Sylvaner, le Gewurtztraminer, le Kerner, l’Elbling ou encore le Sauvignon Blanc. Mais il y en a beaucoup d’autres.
  • Le Sekt b.A. (ce qui signifie Bestimmter Anbaugebiete), qui lui est un Sekt provenant d’une des 13 régions viticoles officielles d’Allemagne.
  • Et le Winzersekt, qui représente un Sekt artisanal millésimé, mono-cépage, entièrement élaboré par le vigneron, avec une fermentation traditionnelle en bouteille.

L’ Association VDP, dont on a fait connaissance dans le podcast sur les vins de Moselle a aussi sa propre pyramide avec trois niveaux : le Ortssekt et le Gutssekt et le Lagensekt.

Et il est intéressant de noter qu’en France, on est surtout habitué à boire des vins effervescents à base de Chardonnay, Pinot Noir ou Pinot Meunier mais que l’Allemagne, elle, s’est spécialisée dans une production à partir de son cépage emblématique qu’est le Riesling.

Du côté des Autrichiens, ils ont mis en place à partir du millésime 2015, une pyramide de qualité à trois niveaux qui a été modifiée à partir du millésime 2022 avec le « Sekt Austria », « Sekt Austria Réserve » et « Sekt Austria Grande Réserve », essentiellement en fonction du lieu de production.

A tout cela, vous devez intégrer la mention de sucrosité apportée par le dosage final, comme dans tout bon vin effervescent. Ça c’est assez classique. Cela peut aller de demi-sec à doux (avec plus de 50g par litre), en passant par brut, sec, extra brut, extra sec, etc…Toujours est-il que le produit final doit avoir au moins dix pour cent d’alcool.

Selon sa sucrosité, on boit le Sekt différemment. En apéro bien sûr, sur des entrées de la mer, des salades, des plats de poisson, des desserts, bref, à l’instar du Champagne, les combinaisons sont nombreuses et je suis sûr que vous aurez plein d’idées.

On estime à plus de 2 000 le nombre de producteurs de Sekt en Allemagne, la plupart étant de petits producteurs, quasiment tout autant en Autriche, avec trois maisons allemandes de renommée mondiale qui sont Rotkäppchen-Mumm, Henkell & Söhnlein et Schloss Wachenheim.

Le Sekt peut varier des versions bon marché, issues de production industrielle de masse et sans trop d’intérêt, aux cuvées artisanales de grande qualité. Il n’est donc pas forcément facile de s’y retrouver mais il y a quand même quelques indices qui doivent vous aiguiller : un Sekt de qualité porte le nom d’une région spécifique et est élaboré selon la méthode traditionnelle (souvent appelée « Klassische Flaschengärung »).

Et le Sekt, quand il est de qualité est un produit intéressant car il est bien moins cher que le Champagne et offre une alternative originale, qui peut être à base de Riesling comme on l’a dit. Passée donc la réputation peu flatteuse du Sekt, il y a vraiment moyen de faire plaisir à vos papilles aiguisées, avec modération évidemment.

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