Salut à tous les amis, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, j’espére que vous allez bien et aujourd’hui nous allons aux portes de Dijon, puisque nous allons parler de Marsannay, qui est l’appellation la plus septentrionale des Côtes de Nuits, celle qui est tout en haut du fabuleux vignoble de la Côte d’Or, qui je vous le rappelle, se scinde en deux parties, du Nord au Sud, Côtes de Nuits et Côtes de Beaune.
L’appellation Marsannay, qui a été obtenue en 1987, concerne 3 communes, Marsannay-la-Côte, Couchey et Chenôve sur une surface d’environ 300 hectares dont la très grosse majorité, cela ne vous étonnera pas puisque nous sommes en Côtes de Nuits, de vignes rouges. Évidemment, de Pinot Noir.
Mais ça n’a pas toujours été le cas. En effet, on faisait à Marsannay, jusqu’à la 1ère guerre mondiale, du vin de consommation courante pour approvisionner la grande ville de Dijon, et ce à base de Gamay. La guerre ravage malheureusement le vignoble et émerge l’idée que d’une part, le Pinot Noir, comme les voisins, ce n’est peut-être pas une si mauvaise idée et que d’autre part, produire du rosé, qui plaît bien à Dijon, c’est encore une bien meilleure idée pour se démarquer. Et voilà comment Marsannay est devenue la seule appellation de Côte d’Or à pouvoir produire du vin rosé.
Oui, vous avez bien entendu, à Marsannay, on fait essentiellement du rouge à base de Pinot Noir, du blanc à base de Chardonnay, auquel on peut ajouter du Pinot blanc ou du Pinot Gris et donc du rosé, également à base de Pinot Noir auquel on peut aussi ajouter sous certaines conditons du Pinot gris, du Chardonnay ou du Pinot Blanc.
Car je vous rappelle que le Pinot Noir a bien une peau foncée mais à une chair blanche qui permet soit d’élaborer des vins rouges, des vins blancs, comme en Champagne, ceux qu’on appelle les blancs de noirs, soit d’élaborer comme ici, des rosés.
Alors comment fait-on le rosé à Marsannay? Et bien vous avez 2 méthodes principales, le pressurage direct et la macération pelliculaire.
Le choix de l’une ou l’autre technique est guidé par différents facteurs : l’état et la maturité de la vendange, les cépages utilisés, le choix d’assemblage et le vin que l’on cherche à obtenir.
Le pressurage direct, c’est comme pour faire un vin blanc. Le raisin noir est pressé, il n’y a pas de contact prolongé avec les peaux, mais un petit peu quand même car on effectue un pressurage très lent, ce qui fait que le jus blanc se colore légèrement.
Et la macération pelliculaire, comme son nom l’indique, fait que le jus blanc va rester en contact avec les peaux (entre 2 et 24 heures à peu près), ce qui va le colorer et lui donner sa teinte rosée. Tout ceci avant que la couleur du vin ne vire au rouge bien sûr.
Parfois on appelle ça la saignée, quand on soutire seulement un certain pourcentage de jus de la cuve, le reste finissant d’être vinifié en rouge.
Et vous l’aurez compris, les rosés de pressurage direct sont généralement plus clairs que les rosés issus de macération pelliculaire.
Tout cela nous donne des rosés fruités, sur les fruits rouges, la cerise, la groseille, des rosés gourmands qui reflètent bien l’expression du Pinot Noir.
Le vignoble de Marsannay est planté entre 260 et 390 mètres d’altitude, entaillé par de nombreuses combes, avec une grande diversité de sols, toutefois essentiellement calcaires. On est dans un schéma à peu près classique de ce qui se fait en Côte d’Or. Rien de surprenant à ce niveau.
Sachez également qu’il n’y a pas de Grand Cru ni de Premier Cru sur l’appellation. Toutefois cela fait plus de 10 ans qu’un dossier est en cours d’instruction à l’Inao et tout ça pourrait aboutir en 2025 ou 2026 au classement de 12 premiers crus sur les 14 revendiqués, 2 étant en ballotage pour le moment. Donc, affaire à suivre…
Attention, si vous vous dites je vais acheter des Marsannays qui vaudront plus cher quand ils seront passés Premier Cru, malheureusement, les vignerons ont déjà anticipé les changements à venir et augmenté les prix.
Malgré tout, pour un vin de Côte d’Or, les Marsannays se vendent à des prix très raisonnables, entre 15 et 35 euros on va dire, ce qui en fait une bonne alternative aux vins voisins.
Evidemment, il y a beaucoup de viticulteurs talentueux sur l’appellation Marsannay. Pour ma part, j’apprécie Sylvain Pataille, le Domaine Charlopin, le Château de Marsannay, Denis Mortet, Bernard Coillot ou encore Bruno Clair, entre autres…
Voilà les amis, Marsannay est un peu là où on ne l’attend pas et a su depuis plusieurs décennies cultiver et valoriser ses spécificités, avec notamment la production de ces vins rosés que je vous conseille d’essayer, parce qu’il n’y a pas que la Provence dans le monde du rosé, mais avec modération bien sûr.