Buongiorno a tutti, et oui aujourd’hui on part en Italie les amis, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, ravi de vous retrouver, les vacances touchent peut-être à leurs fins, vous pensez encore aux bons vins que vous avez bu et bien ce n’est pas fini car nous allons parler sans plus attendre d’une des plus prestigieuses appellations d’Italie, c’est Barolo.
Barolo, c’est une Dénomination d’Origine Contrôlée italienne depuis 1966 et une DOCG, le niveau d’appellation le plus élevé en Italie, le G signifiant Garantita, depuis 1980. D’ailleurs, ce fut une des premières DOCG en Italie avec Brunello di Montalcino et Barbaresco.
Mais Barolo, c’est avant tout un petit village de 800 habitants situé dans le Piémont, au Nord-Ouest de l’Italie, qui porte donc sur son nom le poids de vins parmi les plus recherchés dans le monde.
Le Piémont, c’est une région italienne dont la capitale est Turin et aux pieds de montagnes qui l’encadrent comme son nom l’indique, en l’occurrence les Alpes au Nord et à l’Ouest, et le bord des Apennins au Sud.
Logée dans cet amphithéâtre, Barolo se situe près de la ville d’Alba dans la Province administrative de Cuneo ou Coni en piémontais et dans une région qu’on appelle les Langhe.
Barolo fait partie d’un ensemble important de DOC et DOCG piémontaises, tout comme sa voisine Barbaresco, qui se situe de l’autre côté de la ville d’Alba et dont on reparlera prochainement.
C’est une magnifique région de collines, de coteaux, le vignoble se trouve entre 170 et 540 mètres d’altitude, ainsi que de vallons escarpés où les vignes côtoient les noisetiers car c’est aussi une région importante pour la culture des noisettes. Vous ne le savez peut-être pas mais la famille Ferrero est originaire du Piémont et c’est avec les noisettes de la région qu’ils ont élaboré la recette du Nutella.
Revenons au vin.
L’appellation s’étend sur environ 1500 hectares répartis sur 11 communes dont certaines très renommées comme Castiglione Falletto, Serralunga d’Alba, La Morra et Monforte d’Alba.
Barolo, c’est simple, on y fait que des vins rouges à partir d’un cépage emblématique du Piémont, c’est le Nebbiolo. Alors le Nebbiolo tiendrait son nom des brumes matinales que connaît la région notamment lors de la période des vendanges, puisque « Nebbia » signifie brouillard en Italien. Mais on dit aussi que son nom pourrait provenir de la couche blanche produite par la grande quantité de pruine sur les baies. La pruine, c’est cette espèce de pellicule, de « poussière » que vous avez sur les raisins et qui renferment notamment les levures nécessaires à la fermentation.
Alors aujourd’hui ce sont des vins secs mais ça n’a pas toujours été le cas. Jusqu’au milieu du 19e siècle, le vin n’était pas vinifié en sec. Le Nebbiolo est un cépage à maturation tardive et la fermentation qui avait lieu alors qu’il faisait plus froid avait du mal à aller à son terme. Il restait donc toujours un taux de sucre résiduel dans le vin.
A noter l’existence d’un Barolo « Chinato » obtenu à partir d’un Barolo DOCG mais avec l’ajout, en fin de vieillissement, d’alcool, de sucre et d’herbes aromatiques (quinquina, clou de girofle, cannelle, vanille), ce qui donne un vin d’apéritif ou de dessert.
Concernant les vins secs et tranquilles qui nous intéressent aujourd’hui, vous avez des “Barolo” simple on va dire et des “Barolo” riserva. Les Barolo doivent avoir vieilli au moins 38 mois, dont 18 en fûts avant mise sur le marché et les Riserva 68 mois dont 18 mois en fûts également.
Tous ces vins peuvent se voir ajouter le nom de la commune de provenance des raisins ou une mention géographique complémentaire, qu’on appelle Unita Geografica Agguintiva, UGA, je crois qu’il y en a dans les 170, et qu’on peut voir sur certaines étiquettes. Ce n’est pas tout à fait comme les crus en Bourgogne mais cela indique que le vin provient d’une zone bien précise.
Alors la Bourgogne parlons-en car on admet beaucoup de similitudes entre la Bourgogne et le Barolo.
Déjà ce sont 2 appellations qui commencent par la lettre B.
Ensuite, ce sont deux zones viticoles qui possèdent une notion de terroir très importante pour bien comprendre leurs vins.
Ce sont également deux appellations qui produisent des vins chers voire très chers, disponibles pour beaucoup uniquement sur allocation.
Alors pour ceux qui ignorent ce que sont les allocations, en gros c’est le droit que vous donne un domaine d’acquérir ses vins, de façon privilégiée, puisque, disposant généralement de quantités limitées, le domaine ne vend pas ses vins à quiconque sonnerait à la porte du domaine.
Enfin, s’il y a un point de comparaison majeur entre la Bourgogne et le Barolo, c’est sans doute en raison de leur cépage, bien que différent. Le Nebbiolo dans le Barolo et le Pinot Noir en Bourgogne.
A l’œil, on peut confondre les 2. Le Nebbiolo est clair comme le Pinot Noir, il est difficile de distinguer les 2 bien que la couleur du Nebbiolo évolue rapidement vers une couleur rouge tuilé légèrement orangé, un peu brique.
Ce sont également 2 vins de très haut niveau, d’une grande finesse, avec une belle acidité et quelques arômes communs. Le Nebbiolo possède des arômes de fruits rouges (fraises, groseilles, airelles rouges, cerises, prunes), de violette, de rose, de truffe, d’herbes sauvages, de cuir, de tabac, de cacao également, parfois de goudron, aussi bizarre que ça puisse paraître.
Mais une différence majeure entre les 2 cépages est la trame tannique du Nebbiolo et son niveau d’alcool plus important. Ces tannins, c’est vraiment la signature du Barolo et ce qui participe à son fabuleux potentiel de garde, 20-30 ans pour les meilleurs d’entre eux.
Alors tout ça a même donné lieu à ce qu’on a appelé la guerre du Barolo à partir des années 70/80, qui opposent deux écoles qui ne s’accordent pas sur les méthodes de vinification.
L’ancienne école, adepte de fermentations longues et d’extraction poussée avec beaucoup de tanins, obligeant un élevage très long de plusieurs années dans des grandes barriques pour que s’assagisse le vin.
Et l’école moderne désireuse de produire des vins plus agréables et plus fruités qu’autrefois, donc avec des macérations plus courtes et un élevage plus court également en fûts de chêne neufs.
Donc dans le Barolo, vous comprenez qu’on peut avoir des profils de vins très différents.
Et la diversité des sols y contribue également.
Les collines de Barolo ont été créées par le soulèvement de la mer au Miocène, période géologique s’étendant d’il y a 5 à 23 millions d’années, cela ne nous rajeunit pas, et on a tendance à diviser la zone en deux sous-zones :
-Dans les communes de Barolo et de La Morra, ce sont des marnes bleues calcaires, moins compact, plus sablonneuse qui prédominent et qui produisent des vins moins structurés, plus fruités.
-On trouve un second type de sol, avec une teneur plus élevée en grès dans les communes de Castiglione Falleto, Monforte et Serralunga par exemple, qui vont donner des vins plus intenses qui nécessitent une période de maturation plus longue.
Alors un petit mot quand même sur le climat. Il est ici continental, avec des étés chauds voire trés chauds et des hivers parfois très rigoureux. La région est dans l’ombre pluviométrique des Alpes donc les pluies restent modérées toute l’année.
Il y a des centaines de producteurs de Barolo. En général, comme je vous l’ai dit, ce sont des vins chers, les conditions de production, la période de vieillissement obligatoire ont un coût ajouté à la réputation et la qualité des vins, en dessous de 30 euros, c’est compliqué et de plus, certains sont introuvables.
Je peux vous mentionner quelques producteurs qui jouissent d’une réputation plus importante comme Ferdinando Principiano, Giacomo Conterno, Mauro Mascarello, le Domaine Ceretto, G.B. Burlotto, Domaine Borgogno, Giuseppe Mascarello.
Voilà, vous savez ce qu’il y a à savoir sur le Barolo et le Nebbiolo, c’est une appellation emblématique dans le monde du vin, vous ne pouvez pas l’ignorer si vous vous intéressez au vin. Ce sont des vins haut de gamme, on n’en boit pas tous les jours et si vous avez cette occasion, et ben profitez en bien. Avec modération bien sûr.