Le Prosecco, ça pétille en Italie!

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Le Prosecco, ça pétille en Italie!

Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100 % Vins, mais pas que, je suis Arnaud, j’espère comme toujours que vous allez bien et merci une nouvelle fois de votre fidélité, nous sommes de plus en plus nombreux alors continuer à liker, à en parler, moi ça m’aide à mieux référencer ce programme pour vous proposer toujours plus de contenus.

Et en parlant de contenu, celui d’aujourd’hui est exceptionnel car je vous emmène non loin de Venise pour vous parler d’un vin dont vous ne pouvez pas ignorer l’existence si vous êtes adeptes des terrasses, et que vous avez même peut-être déjà goûter, seul ou en version Spritz. C’est bien sûr, le Prosecco.

Le Prosecco, vous le savez sûrement, est connu comme un vin effervescent italien. Mais si le Spritz lui a donné un coup de boost depuis plusieurs années au point d’en faire le vin italien le plus consommé au monde, son histoire, elle, remonte à l’Antiquité, à l’époque où un vin appelé Pucinum ou Pucino était produit, selon les historiens, sur le territoire de l’actuelle province de Trieste, en particulier dans la localité de Prosecco, au Nord-Est de l’Italie. Il gardera ce nom pendant des siècles avant de prendre celui du village, c’est à dire Prosecco.

Les vignes qui donnent naissance au Prosecco d’aujourd’hui se trouvent exclusivement en Vénétie et dans le Frioul-Vénétie Julienne, dans une zone située entre les Dolomites et la mer Adriatique et qui s’étend sur neuf provinces, 5 en Vénétie (Trévise, Venise, Padoue, Vicence et Belluno) et 4 dans le Frioul-Vénétie Julienne (Gorizia, Pordenone, Trieste et Udine).

Mais en 2009, la zone de production du Prosecco, qui couvre 24000 hectares a été divisée en une zone DOC et une zone DOCG, plus qualitative.

La zone DOC comprend l’ensemble du territoire des neuf provinces. C’est l’appellation qui produit du Prosecco la plus vaste et la plus basique. On est plutôt sur une zone de plaines, avec des rendements importants.

Et à l’intérieur de cette appellation, sachez qu’il existe une autre appellation qui est Prosecco Treviso e Trieste DOC, 2 villes importantes des deux régions, donc une zone plus restrictive réservée aux vins issus de vendanges, d’une vinification et d’une mise en bouteille ayant eu lieu entièrement dans les provinces de Trévise et de Trieste.

Ensuite, vous avez donc des appellations DOCG, le niveau d’appellation le plus élevé en Italie, avec une production plus limitée et des cahiers des charges plus stricts.

La première, c’est Conegliano Valdobbiadene Prosecco Superiore, considérée comme la plus prestigieuse. Elle couvre 15 communes situées entre Conegliano et Valdobbiadene, en Vénétie, dans une zone vallonée avec des pentes douces inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en tant que paysage culturel. Elle inclut également une sous-zone, Cartizze, 100 hectares considérés comme le berceau des meilleurs Prosecco, le Grand Cru du Prosecco en quelques sortes.

Adossée à cette DOCG Conegliano Valdobbiadene Prosecco Superiore existe aussi une appellation à laquelle la mention « Rive » a été ajoutée. Elle fait référence aux pentes des collines escarpées de certains villages ou hameaux qu’il y a sur ce même territoire et qui sont au nombre de 43.

Enfin, à tout cela s’ajoute une autre DOCG, l’appellation Asolo Prosecco qui concerne 17 autres communes autour du magnifique village d’Asolo. Ici les terrains sont encore plus escarpés et on y parle même de viticulture héroique.

Cela fait donc un vaste territoire où, vous vous en doutez, les terroirs sont variés avec des similitudes et des différences :

  • Globalement, le climat est doux, très ensoleillé, mais les vignobles jouissent d’une bonne amplitude thermique, surtout à la fin de l’été, une bonne répartition des précipitations et la présence des Préalpes qui agissent comme un bouclier contre les vents froids du nord.
  • Les sols sont variés, généralement composés d’un mélange de calcaire, d’argile, de marne et de grès marin.
  • L’altitude moyenne oscille entre 250 à 300 mètres, avec une bonne exposition des collines pour les meilleures parcelles.

Jusqu’en 2009, la production du Prosecco était essentiellement réalisée à partir d’un cépage qui s’appelait tout simplement…le Prosecco. Mais le gouvernement italien décida que le Prosecco devait désormais être uniquement considéré comme une indication géographique et non plus comme un cépage. Le cépage prit alors le nom de Glera.

On produit donc aujourd’hui le Prosecco à partir de Glera, au moins à hauteur de 85% et avec un maximum de 15% d’autres variétés comme la Bianchetta Trevigiana, le Chardonnay, la Perera, le Pinot Bianco, le Pinot Grigio (Pinot Gris) ou le Pinot Nero (c’est-à-dire le Pinot Noir).

Si c’est la version effervescente du Prosecco qui est bien connue, ce n’est pas aussi simple que ça. En effet, vous avez 4 types de Prosecco.

Tout d’abord, le Prosecco peut être Frizzante, c’est-à-dire pétillant, ou Spumante, mousseux. Disons que le spumante a plus de bulles et est généralement plus complexe et plus aromatique. En revanche, le Frizzante est plus léger et plus facile à boire.

Enfin, il existe une dernière version, dont beaucoup de gens ignorent l’existence, c’est la version Tranquillo. Eh, oui, on fait aussi du Prosecco tranquille, c’est-à-dire sans bulles.

Enfin, il existe un Prosecco Rosé, assemblage Glera et de Pinot Noir.

Venons-en à sa méthode de fabrication. Le vin subit une première fermentation tout à fait classique. A l’issue de cette fermentation, le vin est mis en bouteille pour ce qui concerne la version tranquille.

En revanche, pour les Prosecco avec des bulles, le vin subit une deuxième fermentation. Alors que cette deuxième fermentation a lieu en bouteille avec la méthode champenoise, pour le Prosecco, elle a lieu dans de grandes cuves étanches à la pression que l’on appelle des autoclaves. Ce processus de fabrication, on l’appelle la méthode Martinotti ou la méthode italienne mais aussi la méthode Charmat ou encore la méthode cuve close. Et vous allez comprendre pourquoi.

Une fois le vin tranquille dans ces autoclaves, on lui ajoute de la levure et du sucre. Une seconde fermentation démarre, mais le CO2 produit est piégé dans les cuves. Et c’est ainsi que le Prosecco se retrouve avec des bulles.

Ce qu’il faut donc retenir, c’est que la méthode Charmat et la méthode champenoise fonctionne de la même façon, avec une seconde fermentation, en bouteille dans un cas et en cuve étanche dans l’autre.

Et cette méthode Charmat a plusieurs avantages :

  • Elle permet de préserver les arômes frais et fruités du cépage;
  • Elle est plus rapide et moins coûteuse que la méthode traditionnelle, avec une fermentation en cuve beaucoup moins longtemps, ce qui réduit considérablement les coûts de production.

Et ce dernier point est très important car il permet de comprendre une partie du succès phénoménale du Prosecco. Il est moins cher à produire donc moins cher à l’achat.

Sachez également que cette méthode est utilisée pour d’autres vins effervescents italiens, pour le Lambrusco par exemple, mais aussi pour le Sekt allemand et même certains crémants français, entre autres.

A l’inverse, certains Prossecos sont élaborés avec la méthode champenoise. Ils sont en principe plus raffinés, avec une bulle plus fine et plus discrète. Et pour ces vins, la mention “fermentation en bouteille” doit figurer sur l’étiquette.

Mais ça ne s’arrête pas là. Les Proseccos sont aussi classés selon leur taux de sucre résiduel. Je ne rentre pas dans le détail de chaque appellation, mais il existe le Brut Nature, jusqu’à 3 grammes de sucre par litre, l’Extra Brut, jusqu’à 6 grammes, le Brut, jusqu’à 12 grammes, c’est peut-être le plus connu, l’Extra Sec, entre 12 et 17 grammes de sucre par litre, le Sec, entre 17 et 32 grammes et le Demi-Sec, entre 32 et 50 grammes de sucre par litre. Comme vous voyez, il y en a vraiment pour tous les goûts et pour tous les accompagnements.

Au final, c’est un vin qui a une teneur en alcool assez faible, environ 11/12%, une belle fraîcheur, de la vivacité et qui est particulièrement aromatique, avec des arômes de pomme, de poire et de fleurs blanches notamment.

Il se sert entre 7 et 10 degrés et se marie très bien, en fonction de son taux de sucre résiduel évidemment, avec des produits de la mer, des pâtes ou alors en apéro et bien sûr, on en a déjà parlé en cocktail, notamment le fameux Spritz.

D’ailleurs, je ne sais pas si vous savez mais ce sont les Autrichiens qui ont introduit le mot Spritz lors de l’occupation de Venise au 19ème siècle. Ils trouvaient que les vins italiens étaient trop forts et avaient pour habitude de les couper à l’eau gazeuse. Ils demandaient donc aux tenanciers des bars d’asperger, spritzen en allemand, leur vin d’eau. Et de là est né le premier Spritz.

La zone de production du Prosecco affiche de grandes disparités. Vous avez des vignobles qui se rapprochent de la viticulture héroique avec de fortes pentes comme sur Asolo et de l’autre, des vignobles de plaines à la production de masse et aux coûts moins élevés. Cela crée fatalement des écarts de prix qui restent toutefois très raisonnables, de quelques euros à une vingtaine pour les meilleurs. Rien à voir donc avec le Champagne.

En 2024, il s’est vendu 660 millions de bouteilles de Prosecco, c’est vous dire l’incroyable succès de ce vin, qui sera même sponsor officiel des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de Milan Cortina en 2026. En Italie, le Prosecco, c’est une institution, qui a su s’imposer sur le marché mondial des vins effervescents et quelque chose me dit que ce n’est pas prêt de s’arrêter.

Voilà, merci d’avoir écouté cet épisode ! N’oubliez pas de vous abonner, partagez vos coups de cœur avec nous en commentaire sur le nouveau site et je vous dis à la prochaine pour une nouvelle exploration viticole… Et d’ici là, dégustez avec modération !

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