Marlborough, terre de Sauvignon

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Marlborough, terre de Sauvignon

Bonjour les amis, bienvenue sur Pod’Vins, votre podcast 100% Vins, mais pas que, je suis Arnaud, j’espère que vous allez bien, alors on est en pleine Coupe du Monde de rugby et qui dit rugby, dit bien sûr Nouvelle Zélande.

La Nouvelle Zélande c’est un pays extrêmement intéressant d’un point de vue viticole, qui appartient à ce qu’on appelle le Nouveau Monde. Il y a pas mal de vignobles qui font de superbes vins et pour cette première approche néozélandaise, j’ai décidé de vous parler du plus important et du plus connu d’entre eux, c’est Marlborough.

La Nouvelle-Zélande, j’imagine que vous voyez à peu près où ça se trouve. En revanche, je ne sais pas si vous savez qu’elle se compose de deux îles : l’Île du Nord et l’Île du Sud. Et attention, nous sommes dans l’hémisphère Sud ce qui signifie qu’il fait plus chaud dans le Nord et plus frais dans le Sud.

Et le vignoble de Marlborough, qui nous intéresse aujourd’hui se situe justement sur cette île du Sud et plus précisement au niveau de la pointe Nord Est de l’île, autour d’une petite bourgade qui s’appelle Blenheim. Et pour info, on est juste en face de la capitale neo-zélandaise qui est Wellington qui elle se trouve en revanche sur l’île du Nord.

Aujourd’hui Marlborough, c’est 80% de la production du vin en Nouvelle Zélande, soit environ 30000 hectares, c’est très important, et ce qu’on va essayer de comprendre, c’est pourquoi cette région est si attractive, a autant de succès à l’international et ce qu’on y fait exactement.

Alors on va entrer directement dans le vif du sujet car l’info importante à retenir, c’est que la Nouvelle-Zélande produit principalement des vins blancs avec un cépage star qui est le Sauvignon Blanc qui représente 75% de la production de vin en Nouvelle Zélande. Il y a peu de pays dans le monde qui s’appuie autant sur un seul cépage. Ce qui fait que lorsqu’on vous parle de Sauvignon, pensez à la Loire évidemment mais aussi à la Nouvelle Zélande, même si je vous l’accorde, on en fait partout dans le monde.

A côté du Sauvignon, on trouve pas mal de Chardonnay mais aussi du Pinot Gris, du Riesling, du Müller-Thurgau, du Sémillon, du Gewurztraminer ou du Chenin. Pour ce qui est de Marlborough, c’est Sauvignon à 80%, un peu de Chardonnay, de Pinot Gris et plus marginalement du Riesling.

En Nouvelle Zélande, on produit également d’excellents rouges à base de Pinot Noir, Merlot, Cabernet Sauvignon ou Syrah. A Marlborough, c’est quasi exclusivement du Pinot Noir.

Sachez qu’en Nouvelle Zélande, il n’y a pas de réglementation aussi stricte qu’en France par exemple puisqu’on peut faire ce qu’on veut où on veut. On plante les cépages que l’on souhaite et on irrigue si besoin.

Ce sont surtout les étiquettes qui sont réglementées. Si un vin porte la mention d’un seul cépage, celui-ci doit composer au moins 85% de l’encépagement. Si différents cépages composent le vin, ils doivent être indiqués en ordre décroissant par exemple.

Et pour porter la mention d’origine d’une région, comme Marlborough Wine qui a été créée en 2018, le vin doit provenir évidemment de la région.

Vous l’avez compris Marlborough rime avec Sauvignon et en à peine 40 ans, les Sauvignons de Marlborough sont devenus pour certains critiques et dégustateurs de renom, les meilleurs Sauvignons du monde, ce qui fait que d’une région où il y avait des terres fertiles avec des moutons, des cultures céréalières ou maraîchères, on est passé à une région où la vigne est omniprésente, devenue célèbre dans le monde entier. A ma connaissance, à ce point et en si peu de temps, c’est unique dans l’histoire viticole mondiale.

En fait, la vigne est arrivée à Marlborough il y a 100 ans mais sur une très petite superficie. Mais c’est resté plutôt marginal. En fait, le tournant c’est en 1973. L’entreprise Montana, le plus grand producteur de vin du pays, cherchait à s’étendre mais les prix du foncier sur l’île du Nord, là où on faisait le vin, commençait à devenir chers. Alors, elle a jeté son dévolu sur Marlborough, considérant que Marlborough avait le meilleur potentiel viticole de Nouvelle-Zélande. Elle y développa son premier vignoble, maintenant connu sous le nom de Brancott Estate, mais il faut dire que personne ne prenait tout ça au sérieux. Pourtant les résultats commencèrent à arriver et d’autres emboitèrent le pas.

Dans les années 80, on commençait à entendre parler des vins de Marlborough qui remportaient des concours, la critique a commencé à en parler et les vins à s’exporter.

Et on connaît la suite.

Alors, si vous avez compris que les cépages cultivés à Marlborough sont surtout le Sauvignon, le Chardonnay et le Pinot Noir, des cépages que l’on retrouve dans la Loire ou en Bourgogne par exemple, vous vous dites que la région de Marlborough doit avoir un climat à peu près identique à ce que nous connaissons dans ces régions françaises. Et pourtant, la Loire et la Bourgogne se trouvent à une latitude d’environ 47 degrés Nord et Marlborough à 41 degrés Sud, ce qui correspond au Nord grosso modo à la Vallée du Douro. Pas besoin d’être spécialiste météo pour savoir que le climat en Bourgogne et le climat dans le Douro ne sont pas tout à fait les mêmes.

Alors comment peut-on cultiver des cépages qui aiment les terroirs frais dans une région a priori chaude ?

La région de Marlborough est une région très ensoleillée mais qui jouit d’un climat maritime et qui bénéficie d’influences rafraîchissantes. Ces influences, ce sont les brises marines qui proviennent de l’Océan Pacifique et la fraîcheur des montagnes environnantes, notamment les Alpes du Sud, une chaîne de montagnes importantes qui traverse l’île dans toute sa longueur, avec plusieurs sommets à plus de 3000 mètres et qui la protège également des vents d’Ouest porteurs de pluie.

Ce qui fait que Marlborough au final bénéficie de journées ensoleillées une bonne partie de l’année mais avec des nuits fraiches et ce qu’il faut de pluie pour permettre aux raisins de murir tranquillement et dans de très bonnes conditions.

Pour être un petit plus précis, le vignoble de Marlborough est découpé en 3 zones dont deux grandes vallées parallèles qui sont Wairau au Nord et Awatere au Sud, la troisième étant Southern Valleys qui est un peu plus à l’intérieur des terres et plus petite.

Wairau et Awatere suivent le cours de deux fleuves qui se jettent dans l’Océan Pacifique et sont en gros des plaines bordées de petites vallées latérales et de montagnes comme nous l’avons déjà évoqué.

Je le précise car les vins de ces 3 zones sont un peu différents. On retrouve en général une belle fraîcheur, une belle acidité avec une certaine intensité aromatique. Les Sauvignons ne sont pas tout à fait ceux qu’on trouve dans le Loire, même si ceux de Awatere, plus au Sud, donc plus fraîche s’en rapprochent, ici il y a un peu moins de minéralité, c’est plus opulent, moins de notes végétales que dans la Loire et du fruit qui rappelle plus les fruits tropicaux comme le fruit de la passion.

On retrouve aussi des arômes végétaux de poivron vert, d’asperge et de feuille de tomate très caractéristiques de la région.

Pour les Chardonnays, c’est pareil. On a des arômes de pamplemousse rose, de pêche, d’abricot et de vanille.

Pour ce qui est des Pinot noir, beaucoup sont déjà excellents, on l’a vu, les néozélandais apprennent vite et nul doute que dans un avenir proche, il faudra compter avec eux sur la scène internationale.

Alors parmi les valeurs sûres vous avez le Clos Henri, qui appartient à la famille Bourgeois, de Sancerre, autant dire qu’ils savent gérer le Sauvignon et le Pinot Noir, le fameux Cloudy Bay, un mastodonte incontournable qui appartient à LVMH, Craggy Range, Isabel Estate, Villa Maria, Wither Hills, Herzog winery, Dog Point et bien d’autres.

Alors j’espère vous avoir donné envie de goûter un Sauvignon et/ou un Pinot Noir néozélandais, d’ailleurs pourquoi pas faire un petit match Loire/Bourgogne contre Marlborough mais vous vous demandez où les trouver. Sur internet, vous avez des offres à tous les prix, pour les meilleurs domaines ça tourne entre 15 et 40 euros, ça reste acceptable compte tenu que ça vient de l’autre bout du monde. Alors je ne vous dis pas d’en boire tous les jours mais ces vins méritent d’être goûté ne serait-ce que pour voyager un peu.

Et en parlant de voyage, pourquoi pas aller goûter sur place, personnellement je n’y suis jamais allé mais c’est dans ma liste et pourquoi pas au Marlborough Wine and Food Festival qui a lieu la deuxième semaine de février, où vous pourrez quasiment tout goûter, avec modération comme toujours.

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